Luciano Fabro

Né en 1936 à Turin (Italie) – décédé en 2007 à Milan (Italie)

Luciano Fabro est l'une des figures majeures de l'Arte Povera, mouvement d'avant-garde italien dont le terme apparut la première fois en 1967 avec l’exposition Arte Povera – Im Spazio conçue par le critique d’art Germano Celant à Gênes. Elle réunissait alors des artistes – tels que Alighiero Boetti, Jannis Kounellis, Giulio Paolini, Pino Pascali ou Emilio Prini – autour d’un projet commun : la réalisation d'œuvres immédiatement intelligibles grâce au « caractère empirique et non spéculatif du matériau1 ». Bien qu'il ait débuté son travail artistique en tant que peintre en 1957, Luciano Fabro a donc expérimenté de très nombreux matériaux et modes d'expression (sculptures, environnements, textes théoriques ou manifestes,...). Ses œuvres ont été présentées au sein de prestigieuses manifestations internationales (Biennale de Venise en 1972, 1980, 1984, 1986 et 1993, documenta de Cassel en 1972, 1982 et 1992 ou encore 12e Biennale de São Paulo en 1975). De nombreuses expositions personnelles furent également organisées (au Castello di Rivoli à Turin en 1989, à la Fundaciò Juan Mirò à Barcelone en 1990, au San Francisco Museum of Modern Art en 1992 ou encore à la Tate Gallery de Londres en 1997).

Luciano Fabro découvre le mouvement spatialiste de Lucio Fontana en 1958 à la Biennale de Venise : les œuvres articulées autour des notions de temps et d'espace vont le convaincre de sortir de la toile pour s'intéresser à la réalisation d'objets physiques, qui participent d'un espace réel et concret. En 1963, il rédige son manifeste, La mia certezza : il moi senso per la mia azione (pseudo-Bacone) [Ma certitude: mon sentiment pour mon action (pseudo-Bacon)], dans lequel il formule son intérêt pour les modes de perception, les relations entre une réalité extérieure et un réel intérieur et l’idée que les œuvres d'art constituent des moyens de connaissance progressive du monde. Enfin il affirme que « une des attitudes de l'artiste est de vivre le présent comme passé. Il n'y a donc pas une mémoire du passé, mais une mémoire qui crée le présent. L'œuvre est une sorte d'alliage de tous les temps2 ».

Au cours des années 1970, Luciano Fabro s'attache aussi à employer une très grande variété de matériaux, qu’ils soient bruts ou précieux, à partir desquels il crée des affinités insolites. Ainsi, l'or et la pâte à pain, le marbre et le bois aggloméré, peuvent être combinés dans la même œuvre. Il établit des rapports de force, des paradoxes, des mises en tension et en équilibre au sein de ses assemblages et dans leur présentation qui vont solliciter une expérience consciente et accrue de l'espace chez le spectateur. Il s'agit aussi pour lui de « créer un langage qui permette d'établir une communication entre les hommes et la nature3 » en atténuant, par exemple, « la dureté des sculptures par quelque chose de vivant4 ».
Dans les années 1980, les titres choisis par Fabro pour ses œuvres évoquent de plus en plus la mythologie, les religions ou l’histoire. Il peut aussi proposer des interprétations d'œuvres célèbres (Paolo Uccello 1450-1989, 1989) ou s'attacher à illustrer les événements de son temps (Prometeo, 1986-1987 en référence à la catastrophe de Tchernobyl). Cet intérêt pour l’actualité annonce ses pièces des années 1990 dans l’espace public, tournées vers ce qu'il considère être la nécessité du rôle social de l'artiste, tout en prenant soin, comme toujours, de réaliser des œuvres qui permettent un dévoilement de la réalité.

The collection

Luciano Fabro

Ogni ordine è contemporaneo d'ogni altro ordine. Quattro modi d'esaminare la facciata del SS. Redentore a Venezia. Palladio.

1972-1973

Editions

Présentation (œuvres du FRAC Rhône-Alpes) & Propositions

1988

FRAC Rhônes-Alpes, Lyon
Editions

Luciano Fabro

Entretiens/Travaux 1963-1986

1987

Art édition / Nouveau Musée
The collection

Luciano Fabro

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