Rita McBride

Née en 1960 à Des Moines (Iowa, États-Unis)
Vit et travaille à Düsseldorf (Allemagne) et Los Angeles (États-Unis)

Rita McBride appartient à cette génération d'artistes américains dont la carrière débute au moment où prennent fin les utopies politiques et esthétiques des années 60, une époque qualifiée de postmoderne. Elle étudie d'abord au Bard College de New York, puis aux côtés de Michael Asher et John Baldessari au California Institute of the Art, dont elle sort diplômée en 1987. Son travail, essentiellement sculptural mais prenant parfois une dimension architecturale, a fait l'objet de nombreuses expositions personnelles comme en 2002 à l'Institut d'art contemporain de Villeurbanne, au Wiels de Bruxelles et à la Dia Art Foundation de New York en 2017.

On peut qualifier Rita McBride de « modernologue », pour reprendre le titre d'un ouvrage de Marjolaine Lévy1 au sujet d'artistes qui s'emparent de l'héritage des avant-gardes du XXe siècle pour les questionner. Puisant autant dans les utopies modernistes, (avec sa réplique du rez-de-chaussée de la Villa Savoye du Corbusier dans Backsliding, Sideslippling, one Great Leap and the 'forbidden', 1994-2002) que dans les architectures vernaculaires, dont elle met en avant le minimalisme des formes, Rita McBride rappelle que le projet moderniste aura été celui de l'art autant que celui de la vie quotidienne et de l'industrie. Malgré le sérieux du propos, l'artiste manie un certain second degré ; ironie que l'on décèle sous de grotesques changements d'échelle, ou par l'usage de matériaux traditionnels et artisanaux appliqués à ce que le monde moderne a fait de mieux (ou de pire) : cheminées de centrale nucléaire en rotin (Two Towers, 1990), conduits d'aération en marbre (Marble Conduits, 1992) ou en verre de Murano (Glass Conduits, 1999). Ce décalage marque aussi une distance critique nécessaire, bien loin de la posture nostalgique ou du bégaiement historiciste. Rita McBride ancre son travail dans le temps présent, à l'heure de la remise en cause des systèmes de production et de consommation. Avec la série des Parkings (entre 1994 et 2002), Rita McBride reprend un objet architectural répandu dont elle réduit l'échelle jusqu'à la taille d'un jouet. Symbole de la vie moderne urbanisée, le parking révèle sa structure sans artifice, rêve minimaliste par excellence d'un bâtiment réduit à sa stricte fonction. À propos des œuvres Arena (1997) et Toyota (1990) qui présentent d'un côté une charpente de gradins et de l'autre une ossature de voiture, Jean-Marc Huitorel parle de « mariées mises à nu »2. Il s'agit certes de dévoiler la structure formelle, mais aussi les structures sociales, économiques et politiques qui façonnent nos objets et organisent nos modes de vie.

The collection

Rita McBride

National Chain

1997-2002

Editions

Fabricateurs d'espaces

2011

les presses du réel, Dijon
Editions

Rita McBride

Croissance générale / General Growth

2002

Institut d’art contemporain
The collection

Rita McBride

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