Michael Asher

Né en 1943 à Los Angeles (États-Unis) – décédé en 2012

Diplomé d'un bachelor of Fine Arts de l’Université de Californie, Irvine, en 1966, Michael Asher est un artiste américain conceptuel.
Il a enseigné au California Institute of the Arts (CalArts, Los Angeles), durant environ 40 ans, un cours légendaire de « Post-Studio Art » (cours initié par John Baldessari), consistant en des critiques de groupe intensives concentrées sur une seule œuvre pendant plusieurs heures.
Son travail, à l’intersection de questions spatiales, critiques et politiques, a été montré lors de nombreuses manifestations internationales. Ainsi, il a conçu des installations pour deux documenta (1972 et 1982) et une Biennale de Venise (1976). Plusieurs grandes institutions ont également organisé des expositions monographiques consacrées à son travail : le Centre Pompidou en 1991, le Los Angeles County Museum of Art en 2003, l’Art Institute of Chicago en 2005 et le Santa Monica Museum of Art en 2008.
En 2014, les étudiants du Master Métiers et Arts de l’Exposition, à l’Université Rennes 2, organisent l’exposition Michael Asher : Unavailable, la première consacrée à l’artiste californien depuis son décès en 2012.

À travers une pratique principalement axée autour d’interventions in situ et éphémères, Michael Asher déconstruit, parfois littéralement, les espaces qu’il investit artistiquement. En 1973, à la Galleria Toselli de Milan, il fait ainsi décaper à la sableuse la totalité des murs, du sol et du plafond. Les couches successives de peinture blanche, traditionnellement réappliquées entre chaque exposition, sont ôtées jusqu’à ce qu’apparaisse, nue, la structure en béton du bâtiment.
S’il s’attaque aux éléments préexistants des lieux qui accueillent ses installations, c’est afin de mettre en lumière les différentes données architecturales, spatiales, mais aussi culturelles et normatives, qui composent le contexte global dans lequel sont produites et perçues les propositions esthétiques. Ainsi, en 1974, lors de sa première exposition personnelle américaine, à la Claire Copley Gallery à Los Angeles, il propose d’abattre le mur qui sépare l’espace d’exposition des bureaux et réserves du lieu. Par ce décloisonnement, ce geste de soustraction architecturale, il perturbe les conventions habituelles de monstration au sein du dispositif apparenté au White Cube et rend l’espace de la galerie visible dans sa globalité, son hétérogénéité et sa complexité.
En 1977, invité par la galeriste Claire Copley à exposer au LAICA1, Los Angeles, Michael Asher propose de dépenser le budget de production en salaires et embauche quatre personnes, en les payant quatre dollars de l'heure, pour simplement demeurer dans l’espace vide du musée. L’artiste engage une démarche protestataire en même temps qu’une réflexion sur la poétique - et la politique - de l’espace.

« Alors que des notions telles que l’œuvre in situ ou la dématérialisation et le refus de marchandisation de l'œuvre sont devenues des mythes utilisés par les institutions pour régénérer leur légitimité au moment historique où leur image publique d’humanisme libéral était remise en question par les philosophes et les artistes, le travail d’Asher a accentué la spécificité de l’analyse critique des conditions de production et de réception esthétiques à chacune de ses œuvres qu’il a inscrite dans le cadre institutionnel2 ». 

Editions

Michael Asher

Rénovation = Expulsion

1991

Le Nouveau Musée
Editions

L'inventaire

1988

FRAC Rhône-Alpes
ex situ
Rendez-vous satellite

Entrée en matière

La Collection IAC et le monde scolaire

2022

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