Kapwani Kiwanga

The Marias

2020

Installation avec peinture murale, deux plantes en papier sur socles personnalisés
Dimensions variables de l’installation
Dimensions des socles : 90,5 x 119 cm chacun
Hauteur des fleurs : environ 70 cm
Édition 1/3 + 1 EA

L’œuvre de Kapwani Kiwanga s'inscrit dans une recherche plus large autour des « plantes de révolte », liées à la condition des Noirs à l'époque coloniale. Ici, il s'agit de reproduction en papier de la Caesalpina Pulcherrima, dite « fleur de paon » ; originaire d'Amérique latine et connue des indigènes pour ses propriétés abortives, elle fut utilisée par les esclaves noirs pour briser la reproduction de la servitude. Dans un système où l'enfant à naître était considéré comme la propriété légale du maître, le refus d'enfanter de la part des femmes signifiait entrer en lutte biologique contre ce système, en reprenant la possession de leurs corps.

Avec The Marias, Kapwani Kiwanga trace une histoire croisée de la condition féminine : le titre rend hommage à la naturaliste Anna Maria Sybilla Merian qui, aux XVIIe et XVIIIe siècles, réalise de nombreuses illustrations botaniques. L’œuvre rappelle également l'oisiveté des femmes de la bourgeoisie européenne qui, pour s'occuper, confectionnaient des fleurs en papier. À partir d'un rigoureux travail d'archives, Kiwanga nous rend cette histoire sensible plutôt qu'intelligible ; à rebours de la forme du savoir universitaire, autoritaire et univoque, elle choisit la forme plastique, mieux adaptée à la transmission de cette histoire particulière. Dressées sur leurs socles aux formes douces, les Marias évoquent des totems, ou les signes codés d'un langage secret de résistance.

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Kapwani Kiwanga, The Marias, 2020
Vue de l’exposition Cima Cima, Credac, 2021 © ADAGP

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imprimé le 22 décembre 2024 [12:09] depuis l'adresse IP : 3.147.69.25
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