melanie bonajo
Matrix Botanica – Biosphere above Nations
2013
Vidéo couleur sonore
Durée: 22,25’
Edition : 2/5 + 2 EA
« Je suis la forêt, la nature ; ceci est ma voix ». Dans le film Matrix Botanica, la nature est la narratrice invisible mais omniprésente, dont la voix accompagne une expérience visuelle inspirée d'états de conscience modifiés par le rituel de l'ayahuasca. A l'image, des personnages vêtus de parures évoquant celles des peuples d'Amazonie déambulent, dansent, jouent et se rencontrent dans des environnements de forêts, de champs et de clairières. La bande-son musicale induit des états émotionnels variés, rythmant chaque scène du film qui s'apparente à une sorte de voyage initiatique.
Mais Matrix Botanica est aussi un manifeste. Dans le film la terre-mère juge et observe les agissements absurdes de ses enfants humains, avec amour et bienveillance, tout en les rappelant à des principes fondamentaux : l'air, l'eau et les plantes sont nos prochains dans un environnement interdépendant qui relie tous les êtres ensemble ; c'est pourquoi, selon le sous-titre de l’œuvre, « la biosphère est au-dessus des nations ». Aujourd'hui désunis, les peuples de la terre sont appelés à communier dans un rituel pour que l'humanité puisse enfin atterrir(1).
(1) C'est-à-dire retrouver le contact avec la terre (peut-être dans le sens où l'entend Bruno Latour et son ouvrage Où atterrir ? Comment s'orienter en politique. Paris : La Découverte, 2017.)