Nona Inescu

Brugmansia

2021

Impression pigmentaire d’archive sur Canson - Platine Fibre Rag
100 x 70 cm
Tirage 2/5

Présentée pour la première fois dans l'exposition The Venus Trap [Le piège de Vénus] en 2021, l’œuvre fait partie d'un corpus de photographies où une main, entrant en contact avec différentes essences végétales, fait naître un nouvel individu, un hybride. Ici, le fond est neutre, ce qui a pour effet de rendre le sujet insituable : isolé de tout contexte, il apparaît comme un spécimen à la fois singulier et universel représenté sur une planche botanique. La simplicité apparente de l'image n'empêche pas de susciter un trouble : est-ce la main qui se glisse dans la fleur, la fleur qui « avale » la main ? Cette union improbable crée un troisième terme : l'apparition d'une silhouette animale, semblable à la tête d'un oiseau au long bec.
Originaire d'Amérique du Sud, brugmansia est une plante qui n'existe plus à l'état sauvage, mais qui reste cultivée pour ses propriétés psychotropes, employée par les chamans des Andes pour entrer en transe. « Piège de Vénus » ou piège d'amour, l'espèce illustre par ailleurs parfaitement les interactions entre plante et animal, puisqu'elle attire insectes et papillons mais aussi les colibris à long bec en vue de sa pollinisation. Dans l’œuvre de Nona Inescu la main semble simultanément être captive et porter la fleur comme un masque – un masque de colibri par exemple. Par ce geste simple, l'artiste établit un lien implicite entre stratégie évolutive, métamorphose et magie, brouillant la distinction entre données culturelles et naturelles.

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Nona Inescu, Brugmansia, 2021

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