Jacques Vieille

Colonnes

1984

2 colonnes au sol constituées de 500 liteaux de bois de sapin
Bois de sapin et pneus de voiture

Dès le début de sa carrière, Jacques Vieille jalonne son travail de colonnes pensées comme des motifs répétitifs ou des échos de notre culture. Au début des années 80, les premiers modèles sont réalisés avec des assemblages de branches, de petits troncs ou encore de liteaux. Alors pensionnaire à la Villa Médicis à Rome, il est marqué par les sites antiques et reprend la forme des anciens fûts pour élaborer ses colonnes. Conçue comme vivante, la colonne est pour l’artiste l’héritière de l'arbre, mais elle évoque aussi l'architecture. Elle rappelle la fascination préromantique de l’ordre gothique pour le végétal et elle augure du système de travail de l’artiste. Quatre premières versions sont présentées à la Biennale de Sydney en 1982, puis deux autres lors de son exposition personnelle à l’IAC la même année. Ces colonnes hybrides associent le bois (naturel) avec le pneu (un cerclage factice) et constituent, d’après Bénédicte Ramade, « une parfaite métaphore de la vanité qu’il y a à ostraciser la nature lorsqu’elle est une création intellectuelle1 ».

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André Morin

Jacques Vieille, Colonnes, 1984 André Morin © ADAGP

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