Philippe Durand

Arbre à ballons

1994

Tubes de PVC, ballons de baudruche sérigraphiés, tiges de polystirole

La sculpture Arbre à ballons de Philippe Durand a en commun avec la photographie une temporalité liée au souvenir, notion évolutive, approximative et parfois fluctuante d’une réalité passée.
Elle est composée d’une structure en tube PVC surmontée de ballons de baudruche. Philippe Durand a écrit autour du mot « souvenir » sept expressions qu’il a imprimées sur des ballons de quinze couleurs différentes (« souvenirs du camping Europe 2000 de Marseillan Plage », « souvenir des Madeleines
Proust », « souvenir de Lewis bois-moi Carrol », « souvenir du Baudelaire »,
« souvenir du Tour de France 1998 », « souvenir d'une grande maison dont on ne connaissait pas toutes les pièces », « souvenir, souvenirs »).
Le nombre de combinaisons possibles entre inscriptions et couleurs et le dégonflement inévitable ou le gonflement variable des ballons rendent impossible le maintien en l’état ou la reproduction à l’identique de l’œuvre, lui donnant un caractère en partie aléatoire. Contrairement à un lâcher de ballons, ce travail statique ne prend pas sens dans l’espace. Il le suggère plutôt, comme le fait la photographie. Le ballon de baudruche est ici le support du souvenir, métaphore de la fluctuation ou de l’imprécision des souvenirs. L’arbre, c’est, de manière cultivée, la référence à la généalogie, et aussi, donc, à la traversée du temps.
L’artiste dessine ainsi une généalogie des souvenirs, mais, comme la diversité générée par les permutations textes/couleurs le laisse penser, la mémoire n’est pas stable et les souvenirs des uns se confondent rapidement avec ceux des autres, ceux de l’artiste avec les nôtres.

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Philippe Durand, Arbre à ballons, 1994 © ADAGP

Philippe Durand, Arbre à ballons, 1994 © ADAGP

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