Conversation Théranice

Cet objet fait partie des tous premiers projets édités en série limitée de François Bauchet au début des années 1980. Il est réalisé à partir de trois éléments distincts et identifiables au premier regard. Une plaque d’acier galvanisée perforée est pliée afin de recevoir une pièce du même matériau servant d’assise. De la mousse néoprène noire recouvre l’arrête servant d’accoudoir et l’assise du banc pour des raisons mêlant esthétique et confort. À partir d’un vocabulaire toujours minimal, les procédés de fabrication de l’objet sont laissés apparents comme si la priorité était donnée à la clarté et à la lisibilité. Pourtant, son titre énigmatique, Conversation Théranice, oppose à l’accessibilité de la forme une signification cachée, dont le sens serait peut-être à chercher du côté des échanges que le designer entretient avec ses contemporains. « Plusieurs parmi ses créations (…) lui ont été dictées par ses contacts avec des artistes, écrivains ou peintres¹». Il y a donc, au-delà de la fonction d’usage de l’objet, une dimension réflexive qui bien que restant inaccessible à l’usager, témoigne d’une intention du designer, de superposer plusieurs niveaux de lecture. En ce sens, Conversation Théranice est une œuvre d’art, et aussi, un objet de design.

¹ Jacques Bauffet, catalogue de l’exposition, François Bauchet, formes adressées, du 1er au 31 octobre 1987, Villefranche-sur-Saône : Centre d’Arts Plastiques ; Lyon : A Priori, 1987.