Paul Roche-Ponthus

Né en 1919 à saint-germain-au-mont-d'or (france)
décédé en 2009 à ambierle (france)

Paul Roche-Ponthus est un peintre français, aujourd’hui décédé, dont l’œuvre est empreinte d’une grande rigueur formelle et conceptuelle. Dépouillé, d’apparence simple, son art occupe une place à part dans la longue histoire de l’abstraction géométrique et minimale. Les œuvres de Roche-Ponthus ont été notamment exposées au Musée d’Art et d’Industrie de Saint-Étienne en 1973, au Coin du Miroir (aujourd’hui Consortium) à Dijon en 1978, au Nouveau Musée de Villeurbanne (aujourd’hui Institut d’art contemporain) au début des années 1980.
Les œuvres de Paul Roche-Ponthus sont conservées dans différentes collections publiques françaises comme le Fonds national d’art contemporain à Paris, le Musée Joseph-Déchelette à Roanne, le Musée des Ursulines à Mâcon.

Paul Roche-Ponthus passe une partie de son enfance en Indochine où son père exerce le métier de vétérinaire et inspecteur. Rentré seul en France en 1936, il décide d’étudier l’architecture à l’École des Beaux-Arts de Paris (anciennement ENSDBA) dès 1938. À cette époque, il découvre l’œuvre de Paul Cézanne au Musée des Beaux-Arts de Lyon ainsi que celle du Titien au Louvre. Les deux maîtres ont sur lui une influence considérable. S’il passe avec succès les examens techniques de l’école d’architecture, il n’arrive néanmoins pas à se conformer aux coutumes esthétiques de ce milieu et quitte l’école sans diplôme. Entre 1945 et 1947, il fréquente un atelier privé de peinture à Paris, les Ateliers d'art sacré, où il apprend le mélange des couleurs et le dessin d’après les œuvres des grands maîtres. Mal documentés, ses débuts dans le champ de l’abstraction sont marqués par l’emploi de grilles qu’il nomme « intuitives ». Commencés en 1950, ses assemblages et superpositions (une centaine de dessins au final) sont ensuite reliés dans un cahier affirmant davantage encore l’aspect sériel de sa pratique.

C’est en 1954 que la couleur, sous la forme de deux aplats uniformes, apparaît dans l’œuvre de Paul Roche-Ponthus. Peu à peu, il ressent la nécessité d’une facture anonyme et utilise alors un matériau industriel comme peinture. Il donne à ses travaux leur date de conception définitive, manière pour lui d’affirmer la supériorité de l’idée sur sa réalisation matérielle. Entre 1977 et le début des années 1980, il ne réalise que des œuvres noires exécutées avec l’économie des moyens plastiques en continuant sa réflexion sur l’abolition entre support et peinture (II-9-77 de la série M notamment). Au milieu des années 1980, il ajoute une marge épaisse dans ses tableaux, de la même taille que les traits blancs sur fond noir qui composent ses œuvres. À cette période et jusque tard dans son œuvre, il laisse la fabrication de chaque nouvel « exemplaire » au propriétaire (en l’occurrence le musée), ce dernier choisissant la date et devant respecter les consignes de production. Tout au long de sa carrière, Paul Roche-Ponthus s’est toujours davantage senti auteur, voire producteur, qu’artiste, et a largement assimilé son travail à une démarche scientifique, démarche qu’il a par ailleurs profondément théorisée.
 

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1985

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