Suzanne Lafont

Née en 1949 à Nîmes (France)
Vit et travaille à Paris

Suzanne Lafont est venue tardivement et de manière atypique à la photographie.
Elle a intégré en 1984 la mission photographique de la DATAR1, participant alors à une commande publique pour dresser un état des lieux des paysages en France. Elle développe une photographie séquentielle et son œuvre se situe déjà entre réalisme et composition formelle.

Les œuvres de Suzanne Lafont ont été notamment exposées à la Galerie nationale du Jeu de Paume ainsi qu’au MoMA (New York) en 1992, à la Pinacoteca de São Paulo en 2005, au Mudam Luxembourg en 2011… Elle a participé aux documenta IX et X et à l’exposition Punctum en 2014 au Kunstverein de Salzbourg.
Une exposition monographique conséquente lui est consacrée en 2015 par le Carré d’art de Nîmes. Intitulée « Situations », elle met en perspective les travaux les plus récents de l’artiste avec des œuvres plus anciennes réactivées à cette occasion, et donne lieu à l’édition d’un catalogue illustré de nombreuses œuvres sérielles.
En 2018, Suzanne Lafont réalise un projet dans le cadre de la commande artistique Garonne, exposé à la Galerie du Musée des Beaux-Arts de Bordeaux. En 2020, elle participe à l’exposition Narcisse ou la floraison des mondes au Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA, Bordeaux, où elle présente l’œuvre, Sciences, fiction, un diaporama numérique et sonore de 1919.

Les études philosophiques (auprès de Jean-François Lyotard) et littéraires de Suzanne Lafont sont à l’origine de son intérêt pour la photographie et des parallèles qu’elle établit entre la pensée grecque et l'art photographique. La philosophie antique procède d'une vision empirique des êtres et des choses, et de la théorie héraclitéenne d'un monde en perpétuel mouvement et en éternel devenir. Et la photographie, pour être issue des progrès techniques du XIXe siècle, ne s'en appuie pas moins sur une énergie naturelle et vitale, la lumière. Tentant de saisir une image en mouvement, elle conduit un projet comparable, dans son principe, à la rhétorique sophiste qui, refusant tout dogmatisme, suit l'inconstance ou les paradoxes de la pensée. C’est cette association d'une technique moderne à une dialectique antique qui fonde l'intérêt de l’artiste pour la photographie.

Suzanne Lafont a donc débuté avec des photographies en extérieur mais la majeure partie de son œuvre se concentre sur le portrait. Si elle s'intéresse tant au visage, c'est parce qu'il est le lieu de tension entre l'être et le paraître. Iconoclaste, elle cherche, au-delà du réalisme feint de la photographie, une communauté humaine. De ses portraits, tout environnement géographique, historique, social, est occulté, seul le visage et son expressivité comptent. On a parlé à ce sujet d'un « réalisme ontologique », c'est-à-dire d'une volonté de capter un être dans sa quintessence.

Dans son travail récent, Suzanne Lafont déclare ne pas vouloir des images contemplatives, mais des images actives, avec une dimension théâtrale et un aspect performatif de plus en plus affirmés. La photographie comme mode de compréhension du monde rejoint alors le dispositif et l’installation, de même qu’elle nourrit un ample travail lexicographique.

The collection

Suzanne Lafont

Science, fiction

2020/2021

The collection

Suzanne Lafont

Sans titre (titre attribué : L'homme au casque)

1987

The collection

Suzanne Lafont

Sans titre (Titre attribué : Clémentine)

1987

The collection

Suzanne Lafont

Les Alyscamps, Arles

1987

The collection

Suzanne Lafont

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