Michael Buthe

Né en 1944 à Sonthofen (Allemagne) – décédé en 1994 à Bad Godesberg (Allemagne)

Michael Buthe est un peintre, sculpteur et écrivain allemand. Il appartient à la même génération d’artistes que ses compatriotes Gerhard Richter et Sigmar Polke, et si sa renommée internationale n’est pas identique, son œuvre a néanmoins été largement exposée en Allemagne (notamment au cours de quatre documenta ainsi qu’au Ludwig Museum de Cologne et au Folkwang Museum d’Essen) et plus exceptionnellement en Europe et aux États-Unis. En 2016, le S.M.A.K., Gand, lui a consacré une rétrospective avec des œuvres clés de l’artiste du début des années 1960 jusqu’au début des années 1990.

De 1964 à 1968, Michael Buthe étudie à la Werkkunstschule de Cassel, dans un premier temps dans la classe de peinture appliquée et de morphologie d'Adolf Buchleiter, puis dans celle d’Arnold Bode. Il emménage à Cologne à la fin de son cursus puis participe un an plus tard, en 1969, à la mythique exposition d’Harald Szeemann Quand les attitudes deviennent forme à la Kunsthalle de Berne. À la fin des années 1960, sa pratique semble chercher une voie médiane entre les deux courants antagonistes que sont le minimalisme et l’antiforme. Dans Weisses Bild (1969), l’artiste concilie volume orthogonal d’un châssis et souplesse d’une toile déchirée dans une approche visant à déconstruire la matérialité de l’objet-tableau. En 1971, il effectue un voyage décisif au Maroc, non seulement sur le plan humain mais aussi d’un point de vue artistique, sa pratique s’en trouvant bouleversée en profondeur. Il en revient fasciné autant par la puissance des couleurs vives et chaudes que par les matériaux et objets traditionnels qu’il observe. À son retour à Cologne en 1977, il entreprend l’écriture d’un conte oriental Les voyages de Ben Ismael Saladin. Dès lors, l’Orient, sa spiritualité, sa mythologie et ses hommes occupent une place centrale dans sa pratique et façonnent son rapport au monde. Sa production jusqu’alors minimaliste est évacuée, même réfutée, au profit d’un baroque raffiné et exubérant, multipliant les effets de brillance et de textures. Fall 1-Marrakech (1982), par exemple, montre bien le nouveau vocabulaire plastique employé par l’artiste, travaillant désormais par accumulation et superposition de matières (ici un rideau brodé et du papier brillant) conférant aussi à son œuvre une dimension décorative.
Michael Buthe développe désormais un univers onirique traversé par les puissances évocatrices du rêve et du désir, loin de la rigueur et la rationalité du célèbre credo minimaliste prônant « Less is more ». L’artiste procède également par collages comme dans Sans titre (1987-1988) où il a déchiré et collé des photographies de personnages célèbres extraits de magazines qu’il recouvre d’étoiles peintes couleur or. Peu avant de décéder en 1994, il fait paraître un dernier recueil de poèmes, Steine [Les pierres], à l'occasion d'une exposition personnelle à la Galerie Orangerie-Reinz à Cologne.

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Michael Buthe

Sans titre

1981

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