Valérie Jouve

Née en 1964 à Saint-Étienne (France)
Vit et travaille à Paris (France)

Valérie Jouve est photographe et vidéaste. Après des études d’anthropologie, elle suit une formation à l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles. Ses œuvres font partie de nombreuses collections ; entre autres celles du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, du FNAC et du Stedelijk Museum Amsterdam. Elle expose au pavillon français à la Biennale de Melbourne (1999), au Stedelijk Museum d'Amsterdam (2001), au Musée d’art contemporain à Lyon (2006), au Centre Pompidou à Paris (2009/2010) et à la 13e Biennale d’architecture de Venise (2012). En 2003 l’Institut d’art contemporain a consacré l’exposition Résonances à l’artiste. Ses films ne sont pas seulement présentés dans le cadre d’expositions, mais ils sont également montrés dans plusieurs festivals du film documentaire (Biennale de l’image en mouvement à Genève, KunstFilm Biennale à Cologne ou FID 24e Festival International de Cinéma à Marseille).
En 2015, le Musée du Jeu de Paume (Paris) accueille l’exposition Corps en résistance, présentant un nombre conséquent d’œuvres réalisées par l’artiste, des années 1980 à 2015.

Valérie Jouve choisit comme thème de prédilection la ville, qui, selon elle est « un espace insaisissable ». Cet espace urbain est abordé au travers des déplacements, des pratiques, de ceux qui l’habitent. Ainsi, l’artiste photographie des personnes dans la ville, qu’elle considère comme des personnages au sens romanesque du terme, porteurs d’universalité. Ces œuvres sont sans titre, mais sont accompagnées de sous-titres créant des catégories telles que Les Situations, Les Personnages, Les Passants. Valérie Jouve s’intéresse bien plus au corps en situation qu’au portrait, induisant ainsi une histoire, un événement. L’artiste s’attarde davantage sur la relation entre l’environnement et l’humain, et bien plus qu’à la recherche d’un traitement psychologique, elle travaille à retranscrire l’expérience phénoménologique. Elle s’interroge sur le regard qui permet de s’approprier un environnement, d’inventer son quotidien. Ne cherchant ni l’illusion, ni la parodie, Valérie Jouve aspire à restaurer une relation au spectateur. Celui-ci fait progresser, circuler son regard dans l’espace de la photographie : des façades d’immeubles photographiées d’un point de vue spécifique, des rythmes offerts par les architectures et les corps.
L’artiste emploie de plus les nouvelles technologies afin de recomposer, retoucher, ses photographies. Elle peut même faire appel à la technique du photomontage. Ces interventions dans l'image affirment le refus de l'illusion : le spectateur doit alors accommoder son regard à la liberté formelle présentée par l’artiste, voire adapter sa propre circulation, engendrer une marche dans l’espace d’exposition.
En 2003, Valérie Jouve réalise des séjours répétés à Vénissieux. La photographe s’attarde sur les architectures, considérées pour leur force symbolique et historique, afin de créer des rapprochements urbains. En effet, si la démarche est « héliographique », comme celle des premiers photographes du XIXe siècle qui tentait d’alimenter une mémoire patrimoniale et collective de l’architecture des villes, l’artiste au contraire ne distingue pas ces différents espaces. Elle propose bien plus une combinaison rythmique, une répétition des éléments urbains. Ce travail affirme la grande diversité des zones périphériques urbaines, mais, cependant, comme à chaque fois chez Valérie Jouve, propose aussi de nouveaux rythmes, de nouveaux points de vue, des liens à tisser.

The collection

Valérie Jouve

Sans titre (Les Façades) (VJ0214)

2001-2002

The collection

Valérie Jouve

Sans titre (Les Personnages avec Andréa Keen) (VJ0205)

2000-2001

Editions

Tiefenschärfe

2006

Wienand Verlag, Cologne
The collection

Valérie Jouve

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