Éric Poitevin

Né en 1961, Éric Poitevin est une des figures les plus importantes de la photographie contemporaine française. Son travail, à travers une revisitation des grands genres de la peinture classique (nu, portrait, nature morte, paysage, vanité), développe une réflexion photographique autour de la nature et du corps. Son œuvre a été notamment exposée au FRAC Auvergne, à la Villa Médicis à Rome, au Musée Bonnat de Bayonne ainsi qu’au Mamco de Genève et au Musée de la Chasse et de la Nature à Paris.
En 2022, le Musée des Beaux-Arts de Lyon invite Éric Poitevin à « entrer en conversation » avec ses collections. En parallèle de cette exposition-carte blanche au musée, qui fait suite à une résidence de deux ans, le travail de l’artiste est largement présenté dans une exposition de la collection particulière d’Anne-Marie et Marc Robelin au Musée d’art contemporain de Lyon.

Initié à la photographie par un pharmacien durant son adolescence, Éric Poitevin étudie par la suite aux Beaux-Arts de Metz (1980-1985) où il obtient un DNSEP option communication. Enseignant auparavant à l’École des Arts Décoratifs de Strasbourg et à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Nancy, il est depuis 2008 professeur aux Beaux-Arts de Paris. En 1984, à la faveur d’une bourse du secrétariat d’État aux Anciens Combattants, Éric Poitevin produit sa première série importante. L’année suivante, en 1985 et alors âgé de seulement 24 ans, il entame un tour de France et réalise en studio, à la chambre photographique, une série de cent portraits pudiques en noir et blanc d’anciens combattants. Confrontée à un sujet aussi important et grave que la guerre, la photographie joue ici selon lui le rôle d’ « aide-mémoire ».

En 1990, une autre série emblématique de son travail, celle des « Religieuses », est réalisée lors d’une résidence à la Villa Médicis. D’une sobriété exemplaire et dans un subtil clair-obscur noir et blanc, ses photographies évoquent, hors de toute temporalité, les portraits du Quattrocento, par la pause de profil et le cadrage. Suit en 1995 une série de photographies en couleur des sous-bois environnant Verdun, dans sa région natale, développant une approche anti-spectaculaire de la photographie de paysage.

Un autre thème récurrent dans son travail est celui de l’animal. De Sans titre (équarrissage) en 2003 à Sans titre (oiseau) en 2012, Éric Poitevin ne montre jamais l’animal dans son environnement naturel, celui-ci étant généralement trouvé mort et photographié selon un dispositif dont la présentation emprunte au domaine de la chasse. Plus récemment en 2011, et faisant suite à une série célèbre de nus couchés datée de 2004, il photographie une nouvelle fois des corps nus, envisagés cette fois-ci comme des paysages. Dans un environnement blanc, ces photographies d’hommes et de femmes, saisis sans aucun voyeurisme ni froideur médicale, témoignent de l’acuité du regard d’Éric Poitevin.

The collection

Éric Poitevin

Sans titre

1992-1993

The collection

Éric Poitevin

Sans titre

1989

Editions

Été 93

1993

FRAC Rhône-Alpes
The collection

Éric Poitevin

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