Douglas Gordon

né en 1966 à Glasgow (Écosse)
vit et travaille à Berlin (Allemagne), Glasgow (ÉCOSSE) et PARIS (FRANCE)

Douglas Gordon est un artiste d’origine écossaise qui a étudié dans un premier temps dans sa ville natale de Glasgow (de 1984 à 1988) puis est parti à Londres suivre le programme de la Slade School of Art de 1988 à 1990. Lauréat du Turner Prize en 1996, Douglas Gordon a exposé son travail dans des institutions aussi diverses que prestigieuses comme le Kunsthaus de Brengenz (2002), le SF MoMA de San Francisco (2007), la Tate Britain à Londres (2010, 2013), le Tel Aviv Museum of Art (2013), le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris (2014), la Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf (2018) ou le Louisiana Museum of Modern Art, Humlebaek (2020).

L'œuvre protéiforme (vidéos, installations, photographies, etc.) de Douglas Gordon rejette avec vigueur toute notion de style personnel, et par là met à mal celle d’auteur par une pratique se fondant sur l’appropriation d’images qu’il détourne et remet en scène dans des contextes différents. La matière qu’il détourne, sample, voire maltraite, provient aussi bien de la pop culture que de références autobiographiques. Les procédés que met en œuvre le travail de Douglas Gordon ont abondamment été décrits par le critique Nicolas Bourriaud dans ses deux essais, L’esthétique relationnelle et Postproduction, dessinant ainsi les contours d’une pratique partagée par une génération d’artistes des années 1990 dont l’artiste, mais aussi Pierre Huyghe, Liam Gillick, Angela Bulloch (pour ne citer qu’eux) ont été les acteurs majeurs.

List of Names en 1990 procède d’une énumération à l’infini des rencontres dont l’artiste a gardé le souvenir. Les trente-huit diapositives de Kissing with Sodium Penthotal (1994) et les vingt-six de Kissing with Amobarbital (1995) fonctionnent quant à elles comme des séries de documentations de performances secrètes ayant eu lieu au domicile de l’artiste.
Opérant fréquemment des va-et-vient entre mémoire collective et personnelle, l’artiste s’empare de divers éléments de la culture populaire comme la musique, la télévision et surtout le cinéma. Son œuvre la plus célèbre, 24 Hour Psycho (1993), consiste en une projection au ralenti du film d’Alfred Hitchcock de façon à ce qu’il atteigne une durée de vingt-quatre heures. Ce procédé simple engendre à la fois frustration (la temporalité distendue et la perte de narration abolissant de fait ce qui constitue le cœur du film : le suspense), fascination (images, durées et mouvements étirés à l’extrême) et impossibilité d’une expérience totale de l’œuvre par le spectateur.
Déjà-vu, en 2000, est une œuvre qui confère elle aussi une nouvelle réalité aux images cinématographiques en juxtaposant trois projections légèrement désynchronisées (23, 24, 25 images par seconde) du film D.O.A de Rudolph Maté (1950), offrant ainsi une vision décuplée et troublante des mêmes images.
En 2002, la série The Blind Star présente des photos de grandes célébrités hollywoodiennes des années quarante et cinquante (Cary Grant, Kim Novak ou encore Marilyn Monroe) dont l’artiste a découpé les yeux. Par la suite, l’artiste a réalisé avec Philippe Parreno le film Zidane, un portrait du XXIe siècle (2006) qui bouleverse et détourne le dispositif classique de captation d’un match de football en ne se concentrant que sur la figure, ici iconisée, du célèbre footballeur français.

Douglas Gordon poursuit son travail d’exploration de la mémoire collective, notamment artistique et culturelle. En 2017, à la documenta 14 à Athènes et Cassel, Douglas Gordon présente le film I Had Nowhere to Go réalisé à partir du journal littéraire du cinéaste Jonas Mekas.
Invité en 2022 par l’Institut Giacometti, il réalise une série d’œuvres qui dialoguent avec celles d’Alberto Giacometti, contribuant à un nouveau regard sur le célèbre sculpteur.

The collection

Douglas Gordon

Douglas Gordon Sings the Best of Lou Reed & The Velvet Underground (for Bas Jan Ader)

1993

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Douglas Gordon

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