Jean Stern

Né en 1954 à Genève (Suisse)
Vit et travaille à Genève

Sculpteur, scénographe, Jean Stern a étudié à la Hochschule der Künste de Berlin, aux Beaux-Arts de Saint-Étienne et à l’École Supérieure d’Art Visuel de Genève, devenue Haute école d’art et de design (HEAD), où il a enseigné de 1997 à 2013 et coordonné le programme ALPes (Art, Lieu, Paysage, espace sonore).
Ses premières œuvres sont construites à partir de matériaux trouvés, souvent de facture industrielle, qu’il assemble de manière à créer d’étranges artefacts architecturaux. À la fin des années 80, son travail s’oriente vers l’installation, privilégiant les interventions in situ qui deviennent en quelque sorte sa spécialité. Le rapport de l’œuvre à son environnement devient alors déterminant, qu’il s’agisse de l’espace urbain, d’un lieu d’exposition, ou d’un paysage naturel. Jouant avec le relief, l’illusion de la perspective ou de la profondeur d’une image, le miroir, l’écho et la résonance, il tend des pièges inoffensifs au visiteur, victime de ses propres représentations et préjugés quant à l’espace.

Si certaines de ses œuvres installées dans l’espace public sont pérennes (Théâtre le Bel-image à Valence, Banque nationale suisse à Zürich, Lycée Aragon à Givors…), de nombreux projets de Jean Stern sont éphémères. En 1999 il installe dans le cloître Saint-Trophime d’Arles un système de miroirs faisant dialoguer le ciel et l’architecture du cloître, également occupé par un assemblage improbable d’objets (Jardin clos, miroirs, mansions). L’œuvre Zig-zag (2011-2013), installée au sein du campus de l’École polytechnique de Lausanne, met en scène une série de trompe-l’œil photographiques sur des lieux de passage du campus : par le changement d’échelle, le décalage de point de vue, la confrontation de différentes temporalités, Jean Stern crée une impression d’inquiétante étrangeté et pousse les usagers du campus à questionner le regard qu’ils portent sur leur environnement familier. La dimension sonore est également convoquée, comme lors de son intervention dans le parc du Haut-Jura en 2012 : il propose au visiteur un parcours inédit sur de fausses planches de bois émettant de vrais grincements, ce qui a pour effet de rendre sensible la marche et d’ouvrir à la contemplation. « L’important pour moi », dit-il, « est de toujours maintenir l’équivoque. »

The collection

Jean Stern

Double horizon

1988

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