Né en 1959 à Paris (France)
Vit et travaille à Paris

Éric Tabuchi est un artiste français d’origine dano-japonaise dont la pratique photographique se déploie de l’édition à l’installation, en passant par la sculpture. Il documente le territoire français, celui des villes, paysages péri-urbains et campagnes, et ses typologies architecturales, avec une approche analytique et systématique. Son travail a été notamment exposé au Palais de Tokyo à Paris, à la Fondation Cartier également à Paris, au Wiels à Bruxelles ainsi qu’au FRAC Basse-Normandie de Caen.
De la biographie d’Éric Tabuchi, on sait peu de choses, si ce n’est qu’il a été musicien dans le groupe Luna Parker et qu’il a découvert l’œuvre du photographe August Sanders après ses études de sociologie. La démarche documentaire du grand photographe allemand, et l’inventaire sociologique qu’il produisit, conduisent Éric Tabuchi à s’initier à la photographie. S’il est co-fondateur du collectif Glassbox en 1999, avec lequel il participe à de nombreuses expositions, c’est en 2008 que l’artiste se fait connaître avec Alphabet Truck. Dans cette série éditée en livre d’artiste, il photographie l’arrière de camions sur l’autoroute, chacun représentant une lettre de l’alphabet. La même année, Éric Tabuchi produit Twentysix Abandoned Gasoline Stations (2008), qui comme son nom l’indique, est constitué de photographies de vingt-six stations-services abandonnées, et renvoie directement au livre d’artiste fondateur d’Ed Ruscha de 1963. L’artiste procède à chaque fois de la même façon, dans une approche documentaire qui associe rigueur du cadrage et relevé méthodique.

Éric Tabuchi poursuit son exploration des lieux modestes et sans qualité avec Hyper Trophy en 2010, où, en douze séries de vingt-huit photographies, l’artiste documente le paysage vernaculaire français. Avec Atlas of Forms en 2012, il élargit son spectre géographique et établit des typologies de formes architecturales glanées autour du monde. Son dernier projet en date, et destiné occuper une large place dans sa production, est l’Atlas des Régions Naturelles (ARN), une ambitieuse, voire titanesque, mission photographique. Mené avec Nelly Monnier, ce travail s’attache pour eux à « décrire photographiquement les quelque 450 « pays » qui composent le territoire français¹ ». Ces frontières n’étant « pas administratives mais géologiques, historiques, linguistiques ou culturelles », ce travail systématique n’en est que plus complexe et passionnant.

¹ Atlas des Régions Naturelles (ARN), Journal de bord. https://arn-journal.tumblr.com/