Dominique Lacoste

Né en 1960 à Pouilly-en-Auxois, Côte d’Or (France)
Vit et travaille dans le Morvan (France)

Diplômé de l’École des Beaux-Arts de Dijon en 1984, Dominique Lacoste a bénéficié de plusieurs expositions personnelles durant les années 1990 : au Centre d’art contemporain de Bruxelles (1991),  au FRAC Corse (1992), à Angle art contemporain, Saint-Paul-les-Trois-Châteaux (1994). Pendant cette décennie, il a aussi participé à différentes expositions collectives en France et à l’étranger.

La démarche artistique de Dominique Lacoste dialogue souvent avec le contexte historique et architectural des lieux où il expose. Il prélève des thèmes et techniques de différentes périodes clés de l’histoire occidentale pour nourrir ses réflexions sur les limites de la perception et les processus de signification liés à l’interprétation de ses œuvres, mais il est impossible d’appréhender les œuvres  de Dominique Lacoste sous le seul angle de l’histoire de l’art. Les envisager au contraire dans la dynamique de leur production et de leur réception éclaire l’enjeu du travail de l’artiste.
Quand il expose à l’Abbaye de Tournus en 1986, il fait dialoguer l’architecture romane du réfectoire avec des formes, des matériaux et des techniques évoquant les objets et rituels de sociétés protohistoriques et moyenâgeuses. De ce télescopage de références, de lignes et de cercles antinomiques, dessinés par des matériaux élémentaires qui résultent de techniques anachroniques, naît la composition d’un paysage déroutant, voire anhistorique.
Quand il s’intéresse à la perspective, particulièrement entre 1990 et 1994, c’est le même télescopage de références puisées dans les codes de représentation du haut Moyen Âge et de la Renaissance qui déstabilise le point de vue. Seraient-ce des microarchitectures, des sculptures, des peintures ou encore des dessins auxquels Dominique Lacoste confronte le spectateur ? Un élément de réponse est sans doute à chercher du côté de l’histoire des formes et des techniques, en architecture notamment. Quand Brunelleschi conçoit la coupole de la cathédrale de Florence vers 1432, il réalise le tour de force qui consiste à construire la plus grande coupole de l’époque sans le recours à la technique classique de l’échafaudage intérieur, bâtissant en s’appuyant sur le vide. Il annonce ainsi la mise au point de la théorie de la perspective quelques décennies plus tard ; substituant une vision unitaire propre à la Renaissance à une conception fragmentaire de l’espace au Moyen Âge. Ce que Dominique Lacoste reprend à son compte lorsqu’il imagine ses objets hybrides à travers lesquels se confrontent ces conceptions contradictoires de l’espace et de ses représentations.
De ce brouillage des genres et des codes de la représentation, qui remettent en question les catégories établies de la sculpture et de la peinture, naît la singularité du travail de Dominique Lacoste.

The collection

Dominique Lacoste

Sans titre

1985-1986

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