Frédéric Meynier

Né en 1966 à Amiens (FRANCE)
Vit et travaille à Boën-sur-Lignon (FRANCE)

Frédéric Meynier a étudié aux Beaux-Arts de Beaune, de Mâcon et de Strasbourg. En 1993, il participe à l’exposition collective Les enfants du sabbat, au Creux de l’Enfer, Centre d’art contemporain de Thiers.
Son travail, essentiellement constitué de sculptures et d’installations, s’appuie sur des références explicites à l’histoire de l’art qu’il détourne et déconstruit, que ce soit à travers leur sujet ou leur processus de fabrication. Ainsi les premières œuvres de Frédéric Meynier font systématiquement référence à l’autoportrait, un genre classique qu’il traite sur le mode plus général de la construction de l’identité. « Les grands maîtres de la peinture ont laissé une partie d’eux-mêmes, explique-t-il, ils se sont immortalisés au regard des siècles futurs en réalisant des autoportraits. À l’inverse de ces peintres, j’ai fait mourir mon autoportrait et je reste en vie1 ». Ces autoportraits prennent généralement la forme de moulages du visage de l’artiste, semblables à des masques mortuaires de cire ou de plâtre, qui sont tantôt répétés et alignés de manière quasi obsessionnelle (Autoportrait mur de boîtes crâniennes, 1991), tantôt disparaissent en fondant comme des bougies (Autoportrait cierges, 1991).

Dans ses travaux suivants, la notion d’autoportrait est toujours présente, mais plus distanciée, moins littérale. Frédéric Meynier se représente alors par fragments, usant de l’allusion et de la métonymie : moulages des pieds de l’artiste, vêtements remplis de paille, reproduction du sol de son atelier. Si l’évocation de la mort y est omniprésente (Repos, 1995), elle se mêle étrangement à un aspect plus enfantin, plus ludique, comme lorsque l’artiste réalise ses fameux masques, mais cette fois-ci teintés de couleurs vives. Ou bien lorsqu’il utilise le principe du jeu de construction, mis au service d’un autoportrait fragmentaire, que le spectateur doit reconstituer (Autoportrait jeu de cube, 1991), mais également en faisant une référence naïve aux Nymphéas de Monet (Puzzle, 1998).

En ne présentant que des parties de corps isolées, l’artiste renoue avec la tradition romantique où le fragment était porteur d’une réalité profonde, mais également avec la psychanalyse qui met à nu l’inconscient à partir d’indices parcellaires. Cependant, Frédéric Meynier ne propose pas de signification à ce qui est révélé, il se contente de donner un signal, à la fois poétique et mystérieux. La sculpture Une partie de rêve (1996) par exemple, est composée d’objets de récupération divers (bois de lit, parties de meubles), érigés en une pyramide instable dont la partie supérieure, peinte en bleu ciel, est ornée de moulages d’orteils en cire. À l’image du travail de Frédéric Meynier, l’œuvre renferme son propre secret, comme le centre d’un monde onirique dont lui seul, peut-être, détient la clé.

The collection

Frédéric Meynier

Angelis Fissae

1993

The collection

Frédéric Meynier

Autoportrait… pieds, plumeaux, ventouses

1992

The collection

Frédéric Meynier

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