Née en 1974 à Varsovie (Pologne)
Vit et travaille à Lyon
D’origine polonaise, Lucja Ramotowski-Brunet a étudié aux Beaux-Arts de Lyon d’où elle est sortie diplômée en 2000, et où elle travaille depuis.
Dès cette période se met en place un travail photographique à l’univers singulier et traversé par des sujets – les personnages, les paysages et les habitats – récurrents, entêtants. Son œuvre opère la synthèse paradoxale de deux visées pourtant antagonistes du médium : le naturalisme et le poétique. Corps soustraits à la pesanteur terrestre, figures abandonnées aux puissances de la nuit, paysages nimbés de brume : les images que produit Lucja Ramotowski-Brunet font souvent état d’une réalité contaminée par un sentiment d’étrangeté. Chez l’artiste, la photographie a le pouvoir de saisir ce moment de glissement où le réel semble lâcher prise au profit de l’imaginaire.
La série Centre de gravité (1999-2000) met en scène des personnages dans des situations incongrues, comme à la recherche d’un improbable équilibre, ce « moment où ils basculent dans le vide », selon ses termes. La critique d’art Marie de Brugerolle note à ce propos que « l’ambivalence du statut de ces images vient du cadrage et du travail particulier de la couleur au tirage1 », travail remarquablement prégnant dans ses photographies d’intérieurs domestiques (Dom Dziadka, 2002). L’atmosphère particulière et flottante se dégageant des images de Lucja Ramotowski-Brunet ne repose donc pas sur des effets de mise en scène savants mais davantage sur une confiance sans cesse renouvelée dans le large spectre des possibilités qu’offre le médium photographique. Il en est de même avec ses Espaces immatériels (2002), paysages paisiblement irréels et visions presque fantomatiques d’une nature souveraine, libérée de toute figure humaine.
Notamment exposée au Musée d’Art Contemporain (MAC) de Lyon, ainsi qu’au Magasin, Centre National d’Art Contemporain de Grenoble et au CAP Saint-Fons lors de manifestations collectives, son œuvre alterne visions paisibles et certaines, nocturnes et plus inquiètes comme dans She still looks for him (2009).
1 « Une inquiétante légèreté », texte de Marie de Brugerolle, in : Publication de l’École nationale des beaux-arts de Lyon, 2006.
