Né en 1962 à Oran
Vit et travaille à New-York (États-Unis)
Présent sur la scène artistique depuis le milieu des années 1980, Laurent Pariente invente et développe une œuvre hybride s'accommodant avec un certain plaisir de la porosité des pratiques. C'est notamment à partir d'un vocabulaire de formes restreint à la lisière de la sculpture, de l'architecture, de la scénographie et de l'environnement, qu'il investie avec ferveur les espaces d'exposition.
Très vite identifié en France, il commence dès le milieu des années 1990 a présenté son travail sur une scène internationale. Il a notamment exposé au Frac Picardie (2003), au musée Bourdelle (2006), au centre d'art le Creux de l'enfer (1997) ainsi qu'au Mukha d'Anvers (1993), au Henry Moore Institute de Leeds (1996), ou à la Stellan Holm Gallery de New-York (2005).
Principalement fondé sur la construction appliquée d'une multitude d'espaces cloisonnés ouverts les uns sur les autres, l'art de Laurent Pariente s'affirme d'emblée comme une présence d'envergure et épurée qui entre directement en rivalité avec le lieu qui l'accueille. Il ne s'offre pas comme un objet que l'on contourne mais comme un endroit dans lequel on s'enfonce. Se défendant de produire des œuvres in situ, l'artiste met en place un territoire partiellement autonome qui n'existe qu'à travers sa pratique, c'est-à-dire qu'à travers l'exercice de sa traversée. « L’œuvre n’est pas conçue pour un lieu donné, précise l'artiste. Le lieu n’est pas à l’origine de l’œuvre, celle-ci existe préalablement. Elle ne s’adapte pas au lieu ni ne se l’approprie. L’un et l’autre sont autonomes. Ils prennent corps ensemble au moment de l’exposition. » Le travail de Laurent Pariente se pénètre et s'éprouve corporellement. Il faut prendre la mesure de ses propositions au regard de l'étalon du corps, se lancer dans le flux.
Chaque « cellule » invite à poursuivre sa progression. Au fur et à mesure de l'avancée, on prendra acte de la disparition du centre (ou plutôt de l'affirmation d'une multitude de centres) au profit d'un flot. Parcourant le lieu, on oubliera le labyrinthe pour penser à la perte et à l'autorité de ce geste artistique qui s'écrit avec une certaine violence comme un parcours initiatique. « Devant l’œuvre, dit Laurent Pariente, le spectateur ne domine pas : il n’a pas les moyens de faire l’expérience de l’œuvre et ses connaissances ne lui servent à rien. Il est dépouillé de ses facultés d’intelligibilité et placé dans une position vulnérable qui le rendent attentif à ce qui se présente à lui et auquel il doit faire face. »