Dan Perjovschi (Dan Sorin Perjovschi, dit)

Né en 1961 à Sibiu (République populaire roumaine) 
Vit et travaille à Bucarest et à Sibiu (Roumanie)

L’un des artistes majeurs de la scène artistique roumaine, Dan Perjovschi est, dès la fin des années 1980, une figure emblématique de l’activisme culturel local.
Sa renommée est devenue internationale et il a exposé dans de nombreux et prestigieux musées : le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris en 2005, la Tate Modern en 2006, le Centre Pompidou et le MoMA (sa première exposition muséale personnelle aux États-Unis), en 2007 ; il a également été invité dans des manifestations internationales (Manifesta en 1998 à Luxembourg, Biennale de Moscou et Biennale de Venise en 2007). Dan Perjovschi a représenté la Roumanie à la 48e Biennale de Venise en 1999 dont le commissaire était Harald Szeemann.
Fin 2012, le CCC de Tours lui consacre l’exposition A transparent retrospective. En 2015, le Magasin - Centre national d’art contemporain de Grenoble présente l’exposition Dan Perjovschi : Pression Liberté Expression. En 2018, Dan Perjovschi est invité par le Jeu de Paume à réaliser la « performance durationnelle » Transparent action.

Avec sa femme Lia, Dan Perjovschi investit d’abord le champ de la performance dès le début des années 1990, le corps étant, à cette époque, « le matériau disponible et le moins coûteux ». Un principe de réalité qui accompagnera le couple dans ses pratiques. Les performances ont lieu dans leur appartement, entre amis, à l’abri des regards du régime et de l’œil de Moscou. Il travaille comme caricaturiste et dessinateur pour le magazine Revista 22 (jour du renversement de Ceauşescu), édite quelques samizdat (brochures engagées non officielles), organise des manifestations et des débats publics autour des questions artistiques. Il fustige les abus du pouvoir postcommuniste et la politique culturelle roumaine, notamment l’installation du premier musée d’art contemporain dans l’immense palais du dictateur déchu.
Dan Perjovschi tente d’échapper au déterminisme culturel et aux tentatives curatoriales d’exotisme. Il décide de se tatouer, à cet effet, sur l’épaule gauche
« Romania » en 1993. Dix ans plus tard, il réalise la performance Erased Romania qui consiste en l’effacement au laser de son tatouage et qui lui permet de « se guérir de la Roumanie ».
Le passage au dessin s’est fait tout naturellement : « je dessine comme si c’était une performance ». Il ajoute : « c’était une réponse à la société totalitaire, depuis tant d’années à l’Est, mon sort était sous contrôle, maintenant c’est moi qui ai le contrôle… ils m’ont appris à peindre de manière académique, moi je fais des graffitis en noir et blanc. » Un dessin spontané, direct, libre, qui implique la présence physique de l’artiste, avec un style satirique qu’il qualifie de « dessin
nu » et qui aborde les questions de la mondialisation (global/local), des religions, du politique (Est/Ouest, Nord/Sud) et de l’économique, de l’artistique et du conditionnement social... Comme dans la presse dont ce dessin est proche, les sujets d’actualité ne manquent pas.
L’artiste ne se sépare jamais de son carnet, qu’il noircit de mots et de dessins, et qu’il reproduit ensuite aux murs des institutions qui l’invitent. « Je réalise des projets temporaires avec des marqueurs permanents », dit-il. Chacun de ses dessins est percutant, incisif et empli d’humour : la différence entre riches et pauvres ? Un micro pour les premiers, des écouteurs pour les seconds. Un clocher d’église s’adresse à un minaret d’une mosquée et lui demande « Do you like Feng Shui ? »… Sur le réchauffement climatique, un responsable politique annonce au micro les mesures prises : « and our answer to global warming is : Air conditioning, water conditioning, food conditioning ». Un homme souriant, la main enfilée dans une marionnette, qui elle-même tire les ficelles qui le manipulent comme un pantin.

En observateur caustique des crises sociales et géopolitiques, Dan Perjovschi réalise en 2020, à l’heure de la pandémie de Covid-19, la série de dessins The Time of the Virus pour le MoMA de New York.

The collection

Dan Perjovschi (Dan Sorin Perjovschi, dit)

Sans titre (24 mars 2004 - 9 septembre 2004)

2004

The collection

Dan Perjovschi (Dan Sorin Perjovschi, dit)

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