Chambres des échos

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Dans le cadre de sa mission au coeur des territoires ruraux de la région Auvergne-Rhône-Alpes, l’Institut d’art contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes - un centre d’art et un FRAC -organise tous les deux ans une importante exposition d’oeuvres de sa collection, en collaboration avec un commissaire invité et toujours en partenariat avec différentes structures du territoire exploré.  

Après plusieurs Temps forts Collection avec les artistes-commissaires comme Bernhard Rüdiger en 2009 au Château de la Bâtie d’Urfé (Loire), Evariste Richer en 2017 à La Ferme patrimoniale de Bourlatier (Ardèche), avec Katinka Bock en 2019 au Monastère royal de Brou (Ain), avec Laurent Montaron avec le Centre d’art et de rencontres Curiox (Savoie), c’est à l’automne 2024 le territoire du Pays de Grignan en Drôme Provençale qui est exploré avec, pour la première fois dans ce dispositif, l’invitation en résidence de la commissaire Justine François, afin de développer un projet ancré et généreux comprenant des propositions spécifiques avec le public scolaire.

Intitulée Chambres des échos, l’exposition se déploie dans trois lieux – Espace d’Art François-Auguste Ducros, Atelier-Musée&Librairie Colophon et Librairie Ma Main Amie – et elle est accompagnée de spectacles, de rencontres et d’ateliers, en entrée libre ou sur réservation.

Avec des oeuvres de la collection IAC d’Ismaïl Bahri, Charley Case, Pierre Huyghe, Ann Veronica Janssens, Joachim Koester, Matt Mullican, Danièle Orcier, Jean Painlevé, Daniel Steegmann Mangrané, Utopia Station (2003) : Ingrid Book & Carina Hedén, Henrik Hakansson, Steve McQueen.

Chambres des échos

avec Justine François, commissaire invitée en résidence


Le titre Chambres des échos fait référence à l’idée d’une chambre comme espace où l’on se détend, où l’on plonge dans les mondes du repos, du sommeil, du rêve.
Un espace protecteur qui peut accueillir des changements d’états de corps et d’esprit, des altermondes, des alter-êtres.
Un espace-temps où l’on se rend disponible pour écouter, pour laisser résonner d’autres présences et pour être traversé par d’autres êtres, espèces, animaux, végétaux, minéraux, comme en rappel de nos mémoires les plus anciennes.
Une chambre ou l’on abandonnerait au loin son état de conscience habituelle pour explorer d’autres manières d’être là.
Dans cette chambre s’exprimeraient les échos de ces diverses formes du vivant et de ces couches de temps.
Qu’est-ce qu’on pourrait saisir dès lors qu’on se rend disponible pour écouter et faire lien ?

La perception comme outil d’acuité au vivant
« À cette époque de bouleversement climatique, politique et social, il est urgent de considérer le vivant autrement que comme source d’exploitation, il est prioritaire de repenser les liens que nous développons avec les êtres et les éléments du vivant. Pour les Grecs anciens comme chez les Achuar décrits par Philippe Descola, le concept de Nature n’est pas séparé du concept d’humain. Comment créer de nouveaux liens entre les vivants ? Quels sont les outils dont nous disposons pour développer plus d’empathie pour la condition de vivant parmi les vivants ?
Travaillant depuis plusieurs années sur le sujet des états modifiés de conscience, j’ai choisi pour ce projet de prendre comme axe de départ la question de la modulation de la perception comme outil pour se mettre en lien avec ce qui nous environne.

Au sein du projet « Chambres des échos », je propose un ensemble d’œuvres qui abordent cette notion de modulation de la perception. Partant du spectacle chorégraphique de Catherine Contour, je mettrai en rapport différents artistes qui travaillent autour de cette question de la modulation de l’attention.

« L’une des caractéristiques de l’hypnose est de pouvoir amplifier les canaux sensoriels et de transformer notre manière d’être relié à ce qui nous entoure. Elle permet de déplacer les points de vue et de transformer les échelles. La pratique de l’outil hypnotique augmente la perception et affine la relation énergétique à notre milieu en nous rendant capable de percevoir ce qui est visible et invisible. On est mis en relation à des expériences et des mémoires dont on est porteur, incluant du minéral, du végétal, de l’animal ». (citation de Catherine Contour)

L’outil hypnotique est utilisé dans le cadre de recherches fondamentales sur les mécanismes cérébraux mais aussi dans le cadre thérapeutique, d’autres personnes comme Catherine Contour ou Matt Mullican proposent d’utiliser l’hypnose dans un processus de création artistique.

Dans le cadre de ce projet, l’hypnose sera abordée depuis le travail de Catherine Contour, Matt Mullican, ou encore de Joachim Koester, en lien avec le travail de la perception d’Ann Veronica Janssens. « Comment, par une modification de notre posture face à ce qu’on est en train de percevoir, nous allons pouvoir modifier l’objet même de notre perception, donc notre expérience intersubjective ». (Rosky)

Comment repenser nos liens à ce qui nous entoure ? Comment développer de nouveaux modes de perception, d’attention et d’actions ? »

- Justine François, avril 2024

Les œuvres exposées de la collection de l'iac

Espace d'Art François-Auguste Ducros

Ismaïl BAHRI, Des gestes à peine déposés dans un paysage agité, 2018
Ingrid BOOK, Carina HEDÉN, Utopia Station, 2003
Charley CASE, L'abeille blanche, 2018 (prêt de l'artiste)
Henrik HAKANSSON , Utopia Station, 2003
Ann Veronica JANSSENS, Cocktail Sculpture, 2009
Ann Veronica JANSSENS, Aérogel, 2000
Joachim KOESTER, My Frontier is an Endless Wall of Points (After the Mescaline Drawings of Henri Michaux), 2007 (prêt de l'artiste)
Steve MCQUEEN, Utopia Station, 2003
Matt MULLICAN, Learning from that Person’s work, Room 6, 2005
Matt MULLICAN, Untitled (Matt Mullican under Hypnosis: Zurich), 2003
Danièle ORCIER, L’éloge de l’ombre, 1982 - 1985
Jean PAINLEVÉ, Transition de phase dans les cristeaux liquides, 1978
Daniel STEEGMANN MANGRANÉ, Eri Sali, 2019

Atelier-musée & librairie Colophon

Pierre HUYGHE, Sleeptalking (d’après “Sleep”, 1963 de Andy Warhol, accompagné de la voix de John Giorno), 1998

librairie Ma main Amie

Ismaïl BAHRI, Lignes, 2011 (prêt de l'artiste)

Pour ce projet, l’IAC est partenaire de la Ville de Grignan ainsi de l’Atelier- Musée & Librairie Colophon à Grignan, la librairie Ma Main Amie à Grignan, Le Foyer du Béal à Taulignan, la Compagnie I.R.E.A.L à Bourdeaux, l’Atelier du céramiste Lionel Rister à Taulignan, le groupe scolaire Emile Loubet à Grignan, le Lycée Drôme Provençale à Saint-Paul-Trois-Châteaux, le Tiers-Lieu Chez Paulette à Réauville.

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imprimé le 27 décembre 2024 [22:02] depuis l'adresse IP : 18.117.231.160
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