De l’immersion à l’osmose - Chaosmose #2

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L’exposition De l’immersion à l’osmose, Chaosmose #2, interroge les bouleversements de notre inscription au monde, que l'on découvre dans un parcours expérimental et sensible fait de nombreux passages entre terre et cosmos.

En convoquant la notion de « chaosmose1 », cette exposition reconnaît la multiplicité du monde et des êtres et propose, par le biais du processus immersif, une vision non plus anthropocentrée du monde mais cosmomorphe.
En étendant notre perception, les « œuvres cosmomorphes » ne font plus référence au sujet qui les conçoit mais deviennent des captations directes du monde. Sensibles à la co-activité du cosmos où tout est mouvement, elles s’affranchissent des limites entre corps et esprit, corps et espace, humain et non humain.

L'importance accordée à l'expérience - expérience de l'artiste, expérience du visiteur - introduit ce parcours. Le Cabinet en croissance d'Ann Veronica Janssens traduit ce principe de l'expérience comme leitmotiv. En constante évolution, ce cabinet contient des projets, essais et tests de l'artiste dont les effets viennent  troubler et développer la perception. Véritable matière première, l'espace est ici un outil d'expérimentation perceptuelle. À travers l'expérience à la fois mentale et physique, les arbres de Berdaguer & Péjus offrent aux visiteurs une immersion intérieure, tout comme les films envoûtants  de Bojan Šarčević ou de Joachim Koester.
Par le biais de la spatialisation ou de la perte de repère, en immersion tant littérale que symbolique, c’est l'acuité perceptuelle qui est convoquée dans cette première partie de l'exposition, comme pour explorer le réel et cultiver la relation à soi et au monde. Ainsi, Voyage au centre de Michel Blazy nous fait passer de cet espace intérieur vers la matière organique.

De la perception de l'espace à la fusion avec l’environnement, les œuvres rassemblées dans la deuxième partie du parcours interrogent les limites entre l'humain et le non humain. Avec Spiral Forest, Daniel Steegmann Mangrané fait muter notre perception en la décentrant de nous-même, menant de l'immersion à l'osmose, de la relation à soi vers la relation à la forêt, au cosmos. Sigmar Polke, comme Minot & Gormezano, utilisent la photographie pour confondre formes humaines et minérales, alors que Giuseppe Penone s'empare du dessin à grande échelle pour mêler formes humaines et végétales.
Les artistes nous convient ainsi à ré-estimer notre rapport au monde et à la totalité des êtres visibles et invisibles de l'univers. Ils nous enjoignent à voir le monde comme relation, en dehors de toute dichotomie.  
Le monde cosmomorphe invite alors à entrelacer l'homme à la multiplicité des êtres qui le composent pour leur « redonner la parole », comme Linda Sanchez avec la goutte d'eau, dont elle observe et retranscrit finement la trajectoire.

Dans un univers en continuelle transformation, ces œuvres-passages sont des outils d'exploration des pulsations du monde, en quête d’une possible continuité entre le proche et le lointain, entre passé, présent, futur. Ainsi, Aeromancy de Dane Mitchell ou les Désublimations de Dove Allouche cherchent à rendre perceptibles l’insaisissable de phénomènes naturels, l'indistinction des éléments et à capter le temps et la matière.
Ces artistes expérimentateurs, à l'instar d'Ana Mendieta qui renoue notre corps à la terre, sollicitent l'imaginaire pour dessiner des relations organiques entre l'Homme et le Cosmos, et tendre vers l'osmose avec notre environnement.

Nathalie Ergino


Pour en savoir plus : www.fraciledefrance.com 

L’Institut d’art contemporain, Villeurbanne / Rhône-Alpes et le Laboratoire espace cerveau
À l’IAC, œuvres, expositions, recherche, collection, sont façonnées simultanément et dans un esprit de symbiose. Les recherches du Laboratoire espace cerveau - initié en 2009 par l’artiste Ann Veronica Janssens et Nathalie Ergino - et la production d'œuvres pour les expositions sont vectrices d'enrichissement d’une collection qui compte près de 1800 œuvres, historiques ou récentes, d'artistes avec lesquels l'IAC entretient le plus souvent une relation étroite, au long cours.
Le Laboratoire espace cerveau associe des artistes, des scientifiques et des chercheurs de tous horizons, pour des journées d’étude intitulées "stations". Transdisciplinaire par nature, le Laboratoire aspire à prendre part aux réflexions sur les bouleversements qui traversent la société.
L'invitation du Frac Île-de-France faite à l'IAC permet d'explorer l'ADN de cet Institut à part entière, qui a fêté ses 40 ans en 2018.
La recherche liée à la perception et à l'espace - du volume architectural à l'étendue cosmique en passant par l'espace mental - constitue depuis 2006 l’identité artistique de l'IAC. Or, depuis 2016, l'attention portée Vers un monde cosmomorphe, qui vise à décentrer notre appréhension du monde pour mieux s'y fondre, a pris une place tout aussi importante dans les expérimentations de l'Institut et de son Laboratoire.

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imprimé le 28 décembre 2024 [10:47] depuis l'adresse IP : 3.133.120.64
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