Martine Neddam
Illumination…The Great…Meaning
1993
De la série Livres transparents
Altuglas, Letraset et projecteur à pieds
60 x 80 x 40 cm
Souvent, dans les œuvres de Martine Neddam, l’absence et le manque participent paradoxalement d’un processus de révélation. Dans l’œuvre Illumination…The Great…Meaning, les ombres projetées d’un texte accompagnées de formes, dessinent sur le mur une histoire lacunaire où il est question de lecture, de savoir et de signification. À mesure que la tentation d’imaginer des mots à la place de l’ombre laissée par les formes s’accroît, les caractéristiques matérielles et techniques constitutives de l’œuvre s’imposent au regard. La lumière notamment, médium principal de l’œuvre qui projette sur le mur l’ombre du texte, se révèle, peut-être, le principal protagoniste de l’histoire. La troisième personne du singulier utilisée dans le texte peut désigner un personnage imaginaire autant que la lumière elle-même, et indirectement l’ombre qu’elle dessine. Entendu ainsi, la lumière sait effectivement lire dans les formes qui ponctuent le texte puisque son action projette une ombre. Par extension, il y a bien un processus de traduction de la forme en ombre, processus essentiel aussi dans la communication. Encore une fois dans l’œuvre de Martine Neddam, le message est remis en cause par le médium utilisé et la situation d’adresse conventionnelle émetteur/récepteur s’en trouve perturbée.