Martine Neddam

Née en 1953 à Oran (Algérie)
Vit et travaille à Amsterdam (Pays-Bas)

Le langage tient une place centrale dans le travail de Martine Neddam qui étudie l’anglais et la littérature française avant de se consacrer à la scénographie puis aux arts visuels à l’École des Hautes Études en Arts plastiques à Paris.
Martine Neddam enseigne à la Rietveld Academie d’Amsterdam et ponctuellement à l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM à Montréal au Canada.

Très inspirée par les analyses du philosophe du langage, J. L. Austin1, Martine Neddam s’intéresse aux énoncés performatifs et à la fonction illocutoire du langage, c’est-à-dire aux actes qui s’accomplissent par l’usage même de la parole.
À partir de 1988, elle réalise des textes objets, qu’elle expose sous forme de bannières, de plaques, d’ombres projetées sur les murs ou de sculptures dans l’espace public, où les mots et leurs sens jouent un rôle fondamental. Ils sont utilisés comme une matière première et choisis scrupuleusement pour leur puissance, leur faculté à suggérer ou à interroger. Mis en relation avec le matériau grâce auquel ils existent et avec le contexte dans lequel ils sont exposés, ces objets textes constituent des modes d’adresse qui interpellent le regardeur en l’invitant à réévaluer de manière critique son rapport au langage et au contexte d’énonciation.
Mais contrairement aux artistes américaines Jenny Holzer et Barbara Kruger qui utilisent aussi le « Speech act » comme une forme artistique et un mode d’adresse, Martine Neddam va chercher, au milieu des années 1990, d’autres lieux et d’autres médiums que l’exposition ou l’espace public pour mettre en place de nouvelles situations de communication.

À partir de 1996, Internet devient le médium privilégié de l’artiste. Elle a conscience des nouvelles perspectives qu’offre le web pour explorer des problématiques liées à la communication comme la question de l’identité du sujet ou la notion d’auteur, grâce à sa dimension virtuelle. Elle crée ainsi des personnages qui mènent leur existence propre sur le web, déconnectés de leur créateur ; une préfiguration critique du profil Facebook en quelque sorte. Le premier et le plus connu de ces personnages s’appelle Mouchette ; une petite fille de 13 ans qui mène une vie d’artiste en ligne en interagissant en permanence avec les internautes qui visitent son site. À la frontière entre personnage fictif et avatar de Martine Neddam, ce personnage propose un nouveau rapport aux identités plurielles et à la notion d’auteur. Depuis, d’autres cyber personnages ont vu le jour comme David Still, un autre artiste virtuel, ou Xiao Qian, un personnage virtuel qui a lui-même créé d’autres avatars de lui- même. Les interrogations de Martine Neddam sur l’acte de langage comme situation sociale, sur la polysémie des mots, sur la difficulté à communiquer et son intérêt pour la psychanalyse et les questions d’identité du sujet l’ont menée logiquement de l’espace réel des expositions à l’espace virtuel du web, glissement ouvert par les avancées technologiques de la fin du XXe siècle.

La collection

Martine Neddam

Illumination…The Great…Meaning

1993

La collection

Martine Neddam

Arrache-moi

1990

Éditions

Été 93

1993

FRAC Rhône-Alpes
La collection

Martine Neddam

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imprimé le 23 novembre 2024 [11:06] depuis l'adresse IP : 52.14.27.122
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