Michel Journiac

Né en 1935 à Paris (france)
décédé en 1995 à Paris

Michel Journiac s’oriente dans un premier temps vers des études de philosophie et de théologie. Entré au séminaire en 1956, il abandonne la vocation de prêtre en 1962 et commence à peindre autour de 1965. C’est en 1969 qu’il délaisse ce médium et consacre entièrement sa vie à son art. C’est l’année de la très célèbre action intitulée Messe pour un corps à la Galerie Daniel Templon à Paris : au cours de la cérémonie menée par Journiac travesti en prêtre, le public est invité à consommer un boudin qu’il a réalisé avec son propre sang, et dont il donne par ailleurs la recette.

Michel Journiac est considéré comme le père de l’art corporel ou Body Art, courant artistique qui prend son essor avec le développement de la performance au début des années 1970. Inscrit dans une démarche militante, l’art corporel éprouve le rapport du spectateur au corps de l’artiste et à son propre corps en le confrontant à ses tabous et préjugés. À ce titre, Michel Journiac place par exemple le regardeur dans une position de voyeur avec la pièce Piège pour un voyeur (1969), ou milite contre la peine de mort avec Piège pour une exécution capitale (1971).

Grâce à Pierre Restany, il rencontre le critique d’art François Pluchart, avec qui il entretient une relation féconde et fonde la revue ArTitudes (1971-1979). Entre 1972 et 1975, Michel Journiac est nommé Chargé de cours à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, puis Maître de Conférence d'Histoire de l'Art à l'École des Beaux-Arts de Versailles et enfin professeur plasticien à l'École Nationale des Beaux-arts de Nancy.
L’œuvre de Michel Journiac est conservée dans le monde entier, notamment en France dans les collections publiques (Centre Georges Pompidou, Centre National des Arts Plastiques, Musée d’Art Moderne de la Ville, Maison Européenne de la Photographie, Paris ; MAC-VAL, Vitry-sur-Seine ; Musée d’art moderne et contemporain, Strasbourg ; FRACs Aquitaine, Champagne-Ardenne, Limousin, Les Abattoirs – Toulouse, IAC Villeurbanne ; FDAC Seine-Saint-Denis) et privées (dont la Pinault Collection, Paris) et à l’étranger (IVAM, Valence, Espagne ; Sammlung Verbund, Vienne, Autriche).

Lié à la disparition précoce de son petit frère, le thème de la mort, relayé par l’emploi récurrent de son propre sang comme matière première de ses œuvres, traverse toute la carrière de Michel Journiac. Avec Contrat pour un corps, en 1972, il met son public à contribution en lui proposant de celer un contrat dont les termes sont aussi simples que radicaux : « conditions : 1. céder votre corps à Journiac - 2. mourir ». Puis Michel Journiac meurt en 1995, à soixante ans, d’une hémorragie cérébrale. Son œuvre troublante, parfois violente, fondée sur la présence immédiate du corps de l’artiste, n’a rien perdu de son actualité et demeure aujourd’hui principalement sous forme de photographies et films, ainsi que quelques objets.
Engagé dès les années 1960 dans une démarche plastique qui s’intéresse au corps, à la sexualité, en révolte contre les systèmes de la société qui les répriment, Michel Journiac apparaît aujourd’hui comme l’un des précurseurs des études du genre et des réflexions sur l’amour et le biopolitique. C’est, du reste, Paul B. Preciado qui introduit la monographie dédiée à son œuvre, parue en 2018.1

La collection

Michel Journiac

24 Heures de la vie d'une femme ordinaire 1974 : - Le Trottoir (ou le viol) - La Vaisselle - Le Ménage - Le Couple 1994 : - Le Musée - Le Portrait - Le Piano - Le Gigolo

1974-1994

La collection

Michel Journiac

Hommage à Freud, constat critique d'une mythologie travestie

1972-1984

La collection

Michel Journiac

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imprimé le 21 novembre 2024 [14:52] depuis l'adresse IP : 18.226.17.251
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