Paul-Armand Gette

Né en 1927 à Lyon (France)
DÉCÉDÉ en janvier 2024

Né en 1927, Paul-Armand Gette construit depuis plus de soixante ans une œuvre singulière et prolixe à l’écart de toute tendance artistique. Opérant des va-et-vient entre l’art et la science, son travail se déploie en une variété de médiums comme la photographie, la sculpture, la peinture, la vidéo ou encore la littérature. Ses œuvres ont notamment été exposées au Musée des Beaux-Arts de Nantes, au Musée Rodin à Paris (en 2011), à l’Asi Museum de Reykjavik ou encore lors de la documenta 6 de Kassel en 1977.
Plus récemment, Paul-Armand Gette a participé à l’exposition De Mineralis, pierres de visions à l’Institut d’art contemporain en 2015, où il a présenté une série d’œuvres graphiques, ainsi que la performance L’autel de l’apothéose des fraises (2005) le soir du vernissage. Son travail a également fait l’objet de l’exposition Evolution, avec un R c’est encore mieux, au Cap Saint-Fons en 2016, en partenariat avec la Galerie Domi Nostrae, Lyon, et URDLA, Villeurbanne. Il a été présenté au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, avec l’exposition Un Parcours Alicien en 2017. Paul-Armand Gette est par ailleurs le premier artiste à avoir été invité en résidence à la Maison Bernard à Théoule-sur-Mer, maison-bulle de l’architecte Antti Lovag, ce qui a donné lieu à une publication, le premier titre d’une nouvelle collection.

Si Paul-Armand Gette possède une formation scientifique d’ingénieur chimiste, son parcours artistique est celui d’un autodidacte. Sa pratique débute à la fin des années 1950 et s’insinue, non sans humour, dans les marges des disciplines qu’il apprécie comme la géologie, l'entomologie ou encore la cristallographie. La Grande Momie (1963-1964), par exemple, appartient à la série des « cristallisations verbales » et son assemblage de lettres d'imprimerie en bois de différentes tailles, à la manière d’un cadavre exquis, imite la forme d'un corps ou celle d’une carapace d'un gros insecte.

À partir des années 1970 son travail s’articule plus précisément autour d’une double recherche : l'une est consacrée au paysage et à l’idée de nature et l'autre est vouée à l'étude du modèle. À chacune de ses obsessions – la nature, le désir – correspond un mode d’investigation et des choix esthétiques différents. Il réalise alors ses premières « approches descriptives » fondées sur l’étude rigoureuse de lieux banals où se mêlent photographies en noir et blanc, dessins, films, vidéos et éléments prélevés sur place. Approche descriptive d’une plage (1972) met en lumière ses codes et méthodes scientifiques tout en portant un regard singulier qui renouvelle nos façons de représenter un paysage.
Un peu plus tard, et parallèlement à ses recherches documentaires, apparaissent de jeunes filles dénudées dans des séries où l’artiste joue avec les interdits moraux et artistiques qui découlent de la relation d’un créateur à son modèle. De Toucher du modèle (1984-1986) à La Liberté du modèle (1991-2004), sa position de « voyeur complice » magnifie le corps féminin tout autant qu’il cherche à en percer une forme de mystère mythologique. Il n’est pas rare dès lors que ses photographies soient infusées de références à l'histoire de l'art, à la littérature et à certains mythes gréco-romains. Entre approche scientifique et tendance à la provocation, exploration de la nature et du désir, l’œuvre de Paul-Armand Gette s’entend plus globalement comme une recherche inlassable, non sans autoréflexivité et humour, sur la figure même de l’artiste et ses potentialités créatrices.

La collection

Paul-Armand Gette

Les Alluvions du Rhône à Lyon

1980

Éditions

Paul-Armand Gette

À propos du modèle & d'une intervention dans la salle de bain

1992

FRAC Rhône-Alpes, Lyon
Éditions

Paul-Armand Gette

Textes très peu choisis

1989

art & art, Dijon
La collection

Paul-Armand Gette

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imprimé le 23 novembre 2024 [11:08] depuis l'adresse IP : 18.117.70.64
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