Vanessa Beecroft

Née en 1969 à Gênes (Italie)
Vit et travaille à Los Angeles (Californie, États-Unis)

Après des études d’architecture, de peinture, puis de scénographie, Vanessa Beecroft montre son travail pour la première fois en 1993 à la Galerie Luciano Inga-Pin de Milan. Elle expose alors The Book of Food, un livre de notes qu'elle rédige compulsivement depuis plusieurs années et qui rapporte de façon obsessionnelle la liste de tous les aliments qu'elle ingurgite repas après repas, ainsi que des commentaires relatifs aux sentiments destructeurs que cette nourriture suscite en elle. Accompagnant cette proposition, l'artiste réalise également une œuvre, VB01, dont le protocole préfigure la majeure partie de sa future production ; elle met en scène des « sculptures vivantes », groupe plus ou moins nombreux de femmes postées dans l'exposition. Pour VB01, 30 jeunes filles recrutées dans l'école d'art et dans les rues de Milan, portent les vêtements personnels de l'artiste et se meuvent en silence dans l'espace. Cette performance ouvre la série de tableaux vivants de l’artiste, où le matériau premier, le corps féminin, cristallise des problématiques identitaires, sociales ou politiques.
En janvier 1996, alors que son travail commence à circuler dans des lieux reconnus (Castello di Rivoli à Turin, Fondation Cartier à Paris, PS1 de New York...), sa rencontre avec le galeriste Jeffrey Deitch, qui l'invite à réaliser une performance à Deitch Project New-York, propulse littéralement Vanessa Beecroft sur une scène internationale. À partir de cette date, elle montrera son œuvre à travers le monde, de la Biennale de Venise au Musée Ludwig de Cologne, de l'ICA de Londres au Guggenheim de New York...

Vanessa Beecroft s’inscrit dans une lignée d'artistes (non corporels) ayant pris le corps comme lieu d'une revendication artistique (de Gilbert & George à Piero Manzoni, d’Yves Klein à Marcel Duchamp...), en développant un langage lié au rapport du vivant à l'espace ainsi qu’à l'objet. Mais dans son travail, le corps sert surtout la question de l'intime, du féminin et des normes. Controversée, tant elle use des signes appartenant jusqu'ici à l'autorité masculine (dans la publicité, l'industrie culturelle...) pour mieux les mettre en question, son œuvre s'imprègne d'une philosophie féministe offensive et revendicatrice. « Beecroft est une véritable figure de proue pour notre mouvement, la troisième vague d'histoire de l'art féministe, déclare Maria Elena Buszek, historienne de l'art au Kansas City Art Institute. Il y a une ambivalence dans son travail qu'on retrouve dans le travail de beaucoup de ses contemporaines, et qui est le résultat d'une culture qui d'une part a intégré, plus que toute autre génération, les buts du féminisme, et qui d'autre part s'irrite de ce qu'elle perçoit de ses limites1 ».

La collection

Vanessa Beecroft

Jesse (VB29)

1997

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Vanessa Beecroft

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imprimé le 22 décembre 2024 [07:30] depuis l'adresse IP : 3.149.24.49
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