Öyvind Fahlström

Né en 1928 à São Paulo (Brésil) – décédé en 1976 à Stockholm (Suède)

Né de parents scandinaves, Öyvind Fahlström passe une grande partie de sa jeunesse en Suède, où il suit des études d’histoire de l’art et d’archéologie à l’université de Stockholm. Davantage connu comme artiste visuel, il est également l’auteur du Manifeste pour une poésie concrète (publié en 1953) et fut journaliste, critique d’art, dramaturge, poète, cinéaste et créateur de happenings. Sa recherche d’un art total, pulsé par des formes hybrides, singulières et novatrices, s’explique en partie par cet intérêt précoce pour toutes sortes d’expressions artistiques (même pour des arts dits mineurs à cette époque, comme la bande dessinée). Ainsi, dès les années 1950, dans le sillage de son Manifeste, il réalise des poèmes sonores et visuels témoignant d’une influence surréaliste dont il a parfaitement assimilé les techniques automatiques.

Dès la fin des années 1950, le marchand d’art, historien et résistant, Daniel Cordier, invite à plusieurs reprises Öyvind Fahlström à exposer dans sa galerie. En 1966, l’artiste a représenté la Suède à la Biennale de Venise. Puis son travail a été montré aux documenta IV (1968), VI (1977) et X (1997).
Une rétrospective de son œuvre a été organisée en 2007 au Mjellby Konstmuseum à Halmstad en Suède. Öyvind Fahlström est représenté dans de nombreuses collections publiques à travers le monde, telles que celles du Centre Georges Pompidou à Paris, de la Fondation Gandur pour l’Art à Genève, du MACBA à Barcelone, du Moderna Museet à Stockholm, du Musée d’art contemporain de Los Angeles, du MoMA et du Metropolitan Museum of Art à New York, etc.

Une des premières peintures d’Öyvind Fahlström, Ade Ledic Nander II (1955-1957), est une toile abstraite où les formes en sont réduites à des signes répétés en série. C’est en 1958 qu’il commence à introduire dans ses compositions des fragments de bandes dessinées issus de journaux, élaborant ainsi ce qui demeure le trait le plus reconnaissable de sa peinture.
Avec son installation à New York en 1961, son art emprunte de plus en plus d’éléments figuratifs au pop art (sans doute motivé par la fréquentation et la collaboration avec des artistes comme Rauschenberg, Oldenburg et Warhol) mais prend aussi un tour explicitement politique, Fahlström soutenant fermement les mouvements radicaux américains (contestation de la guerre du Vietnam, droits civiques, libéralisation des drogues douces). En 1962, il présente à la Galerie Sidney Janis Sitting…Six Months Later, la première de ses « peintures variables », faite de figures mobiles découpées et aimantées, empruntées à la bande dessinée, qui se positionnent dans l’espace du tableau au gré du spectateur. En 1966, Fahlström crée la Dernière Mission du Dr Schweitzer pour le pavillon suédois de la Biennale de Venise, où il suspend librement dans la pièce les divers éléments de sa composition. En 1970 et 1971, il réalise la série des neuf peintures-jeux de Monopoly, qui consiste en une adaptation politique du célèbre jeu de société (dont la coloration joyeuse est reproduite) et se compose d’éléments magnétiques adaptés à un tableau métallique. Il y décrit avec férocité l’ensemble des mécanismes politiques, financiers et sociaux qui gouvernent la société américaine. Passionné de géographie, il envisage certaines de ses œuvres comme des « mappemondes » (séries des World Map ou Column par exemple) où il dénonce, par le texte et le dessin, les rapports de domination qui régissent le monde et l’impérialisme américain. Ces œuvres témoignent également de la conviction fondatrice de la pratique de Fahlström : celle de relier pratique artistique et commentaires critiques sur la réalité politique de son époque.

La collection

Öyvind Fahlström

Column no. 1 (Wonder Bread)

1972

La collection

Öyvind Fahlström

Sketch for World Map Part I (Americas, Pacific)

1972

Éditions

Öyvind Fahlström

2002

Institut d’art contemporain
La collection

Öyvind Fahlström

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imprimé le 22 décembre 2024 [04:07] depuis l'adresse IP : 18.219.158.84
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