Les corps pèsent légèrement

La Collection, les territoires et le monde scolaire

du  au 

Lycée Pierre Béghin Moirans — Isère

Reconnaissons-le d’emblée, il se pourrait que certaines œuvres réunies pour l’exposition heurtent la “sensibilité” des publics qui s’y confronteront ; que ces images, non convenues, inconvenantes peut-être, ne coïncident pas avec les registres esthétiques connus ou reconnus. Mais, surtout, qu’elles ne cadrent pas avec ce qu’il est d’usage de montrer dans un lycée.

Et pourtant.

Dans cette exposition, Les corps pèsent légèrement*. Qu’ils soient portés par la sculpture, la photographie ou la vidéo, ils existent par la grâce d’un regard rapproché et toujours bienveillant. Le spectaculaire n’est pas leur affaire.
On ne trouvera par exemple aucune trace de provocation dans la série d’images de Rudolf Schäfer. La vie a déserté les corps photographiés par l’artiste, mais la délicatesse de l’argentique les enveloppe pour l’éternité.
De son côté Éric Dessert capte à la chambre grand format le frisson sur la peau nue de sa femme enceinte. Le papier baryté, de dimensions très modestes, rend heureusement justice à l’intimité exposée.

Craigie Horsfield et John Coplans font, eux, la démonstration que le corps vieillissant peut rimer avec sérénité et puissance, quand Vanessa Beecroft fait mine d’exhiber la plastique glorieuse de Jesse en renvoyant les voyeurs à leurs frustrations.
Shirazeh Houshiary, enfin, livre avec Voûte céleste une sculpture qui combine la franchise de l’évocation, la douceur des courbes et la sensualité des surfaces.

Alors ?

Oui, l’image ne dit pas toujours ce qu’elle montre, mais cela ne signifie pas qu’elle ment. C’est juste qu’elle le dit autrement.

François Germa

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imprimé le 24 novembre 2024 [03:23] depuis l'adresse IP : 3.145.33.244
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