Balade tantôt rêvée ou fantasmée, in the hours between dawns1 convoque des pratiques qui interrogent, dénouent et transforment les structures de pouvoir et les récits hégémoniques tout en imaginant des futurs sensibles et multiples. Elle présente les œuvres de onze artistes comme autant de poèmes desquels émergent de possibles horizons. Expression par le corps, par l’écriture de nouvelles narrations, par l’hommage ou même par la caresse, ielles ouvrent la voie à la lumière tapie dans les zones les plus sombres. Éclats dans l’obscurité, les familles – choisies ou non – , les communautés et les héritages deviennent des ressources essentielles à la (re)construction du soi et du commun : à la fois refuge et forme d’idéal, espace d’écoute, d’appartenances, d’affects et de transformations. Se tisse ainsi une archive poétique et fragmentée au sein de laquelle le collectif et l’individuel, le réel et le spéculatif se rencontrent.
Entre vulnérabilité et puissance, in the hours between dawns propose de repenser les frontières du visible et de l’audible, de la survie et du rêve. À l’image de la litanie d’Audre Lorde, elle invite à écouter ces voix qui murmurent, chantent et persistent dans les interstices du jour et de la nuit.
1 Extrait du poème Litanie pour la survie (1978) d’Audre Lorde. Traduit littéralement dans les heures entre les aubes. La traduction de Gerty Dambury pour les éditions L’Arche choisit entre deux aubes.