Artiste américain né en 1951, Matt Mullican occupe une place tout à fait singulière dans le champ de l’art contemporain, au regard de l’amplitude de son projet artistique et de sa nature même. Récemment, après un parcours international (notamment plusieurs participations à la Documenta de Cassel, en 1982, 1993 et 1997), Matt Mullican a présenté en 2005 l’exposition DC : Matt Mullican – Learning from that Person’s Work au Museum Ludwig à Cologne. En 2007, il a réalisé une performance sous hypnose à la Tate Modern à Londres.
EXPOSITION 12 BY 2
Pour son exposition à l’Institut d’art contemporain, Matt Mullican choisit de mettre en perspective son travail, sur un mode à la fois expérimental et archivistique. Ainsi, l’accumulation des documents et des objets génère une exposition qui relève délibérément plus du laboratoire que de la présentation classique d’œuvres.
Cette exposition propose de faire une focale sur le cycle d’oeuvres entrepris depuis quelques années, That Person’s Work, qui est mis en lumière par des œuvres des années 70 et qui, combiné au travail sur l’hypnose, permet de traverser différentes œuvres de l’artiste dans une multiplicité de formes.
MATT MULLICAN
Investissant à la fois les champs de la performance, de l’installation, de l’outil numérique ou de la sculpture, Matt Mullican travaille à l’élaboration d’un modèle de cosmologie constitué par un vocabulaire formel et symbolique personnel.
L’hypnose et la cartographie sont les principaux modes opératoires de son œuvre. Matt Mullican développe des systèmes cohérents de signes qu’il explore et réinvestit à travers des actions sous hypnose, dans un va-et-vient permanent entre le réel et sa schématisation, entre la fiction et sa réalité physique.
Sa catégorisation générale comporte cinq parties distinctes et leurs référents colorés respectifs. Au vert correspondent les éléments, la nature – mais aussi la mort et l’enfer – ; au bleu (the world unframed, c’est-à-dire « non encadré par la conscience »), la ville, les événements qui échappent à la perception ; au jaune (the world framed), le monde délimité par la conscience, l’art; le noir est associé au langage, aux signes ; et le rouge à la subjectivité absolue, aux idées – mais aussi au paradis. Qu’il soit pris isolément, ou envisagé dans son ensemble, le système se compartimente de telle sorte qu’il vise, dans une entreprise vertigineuse, à contenir la totalité du monde et la totalité de sa représentation.
THAT PERSON’S WORK
Matt Mullican se consacre depuis quelques d’années à un pan plus particulier de son travail qu’il appelle That Person’s Work. That Person est la dénomination de l’entité subjective multiple, qu’elle soit masculine ou féminine, âgée ou jeune, investie lors de ses performances sous hypnose. Les expériences réalisées lors de ces dernières sont retranscrites via des textes et des calligraphies abstraites, réalisées sur le mode de l’écriture automatique. Toujours un monde dans le monde, dans lequel Matt Mullican restitue des éléments d’une existence « fictionnalisée ».