Jean-Baptiste Perret
Pratiques de réduction du malheur
2018
8 vidéos couleurs, sonores
Dimensions variables
Édition : 1/5 + 1 EA
Détail des 8 vidéos :
Le Massage à l’œuf
fichier numérique FHD Originale (français), stéréo, 6min20, 16:9
Le Sorbier des oiseleurs
fichier numérique FHD, Sans dialogues, stéréo, 5min09, 16:9
La Trappe
fichier numérique FHD Originale (français), stéréo, 3min24, 16:9
Les Doigts
fichier numérique FHD Originale (français), stéréo, 2min54, 16:9
Le Millepertuis
fichier numérique FHD Originale (français), stéréo, 5min09, 16:9
L'Hypnose
fichier numérique FHD Originale (français), stéréo, 2min37, 16:9
Les Pièges
fichier numérique FHD Sans dialogues, stéréo, 4min33, 16:9
La Hutte
fichier numérique FHD Sans dialogues, stéréo, 3min36, 16:9
Cette installation de Jean-Baptiste Perret est la mise en espace de son film L'hiver et le 15 août. Des scènes du film coupées et mises en boucle forment des sortes de vignettes, aperçus fugaces d'un monde habituellement invisible. La vidéo Les pièges filme des animaux vaquant à leurs activités nocturnes, silhouettes insaisissables passant comme dans un rêve, insoucieux de l’œil qui les observe. De la même manière, les personnages entrent et sortent du cadre, tantôt absorbés par leurs occupations muettes, tantôt au milieu d'une conversation. Mais contrairement aux martres, sangliers, biches, etc., les protagonistes humains ne sont pas « piégés » par la caméra, ils construisent avec elle un récit à mi-chemin entre la fiction et l'authenticité, comme un écho de leur vie en marge du monde moderne.
Christiane, Jean-Marc, Marion et Jean-Claude évoquent tour à tour leurs méthodes pour conjurer le malheur : cueillir du millepertuis, parler avec les oiseaux, construire une hutte de sudation... Certaines scènes ont la dimension universelle des fables : lorsque dans La Trappe, Jean-Marc capture un oiseau pour le relâcher ensuite, il lui donne cette leçon : « te fais pas prendre ». Dans son enquête sur la sorcellerie dans le bocage normand, l'anthropologue Jeanne Favret-Saada explique que pour croire aux sorts, il faut « être pris », « […] pour ceux qui n'ont pas été pris, ça n'existe pas1 ».
1 Jeanne Favret-Saada, Les mots, la mort, les sorts : La Sorcellerie dans le bocage. Paris : Gallimard, 1977, p. 35.