Berdaguer & Péjus
Kilda 1
2008-2012
Œuvre en 3 dimensions, Installation
Chaîne en métal, vidéo noir et blanc diffusée sur écran
Dimensions variables selon l'espace d'exposition
Existence d'une maquette
Kilda 1 (2008-2012) est composée d’un entrelacement de chaînes métalliques et d’une vidéo présentant des plans fixes de globes oculaires d’animaux dans lesquels se reflète une structure dont la forme semble être la transposition inversée du maillage occupant l’espace.
Cette composition de chaînes est une architecture à l’envers, d’abord pensée pour les oiseaux. Elle s’inspire de la technique de conception de l’architecte Antoni Gaudí (1852-1926) qui pratiquait le dessin dit « de la chaînette », procédé par lequel il concevait de gigantesques maquettes de cordelettes suspendues, lestées de petits sacs de plomb, pour vérifier la répartition des charges. Un miroir disposé sous la maquette de bâtiment permettait d’inverser l’image des formes et d’apercevoir l’apparence finale, le dynamisme de la structure, la traduction des effets imposés par la construction.
Ce « mirage » architectural évoque aussi l’histoire de l’archipel de Saint-Kilda, un archipel écossais situé au large de la Grande-Bretagne sur lequel, pendant plusieurs milliers d’années, des hommes ont vécu en quasi complète autarcie, subsistant à leurs besoins grâce à la présence des oiseaux marins. L’histoire de ce lieu intéresse Berdaguer & Péjus du fait qu’elle incarne à la fois une utopie et une dystopie : un idéal communautaire (sorte de « communisme primitif») qui a dû être abandonné en 1930 en raison des conditions de vie difficiles et précaires auxquelles il conduisait (« le paradis des oiseaux et l’enfer pour l’homme »).
Selon Berdaguer & Péjus, « Kilda prend forme dans un entre-temps, oscillant (...) entre l’envers et l’endroit (...). Une architecture faite d’oiseaux, de temps, de concrétions, de vent, de chaînes, de fientes, de ciel à l’envers ».