Evariste Richer
Écran
2008
Sérigraphies, collées au mur
Écran participe à cet ébranlement des certitudes du regard porté sur l'objet d'art, que met en œuvre la pratique d'Evariste Richer. Composée d'une sérigraphie réalisée à partir d'un écran de cinéma, sur laquelle de minuscules motifs noirs s'ordonnent en rangées, l'œuvre s'étend sur l'intégralité des murs d'une salle et joue alors la partition du all-over. Ainsi déployée, elle ne se laisse pas appréhender par le regard dans sa globalité mais impose une vision parcellaire et mouvante comme seule approche possible. Avec la démultiplication des points noirs perdus sur le fond blanc, un rythme visuel hypnotique se met en place et compose une trame parfaitement ordonnée produisant un effet optique vibratoire. À son échelle, l'œuvre fait se confronter l'infiniment grand et l'infiniment petit. Ici, le moléculaire ne se cristallise pas pour produire une image composite, il s'étale au contraire pour noyer le regard et le faire vibrer.