Bertrand Lavier
6/9
1985
Plâtre, enduit (carbonate de calcium), acier et peinture mate noire
194 x 81 x 81 cm
6/9 appartient à la série des « objets superposés », appelée parfois a/b. Bertrand Lavier y juxtapose un baril noir et une colonne cannelée blanche, organisant ce qu’il appelle un « court-circuit », soit la greffe contre-nature de deux éléments hétéroclites ne formant désormais qu’un seul tout. « Les formes deviennent forme1 », selon l’expression malicieuse de l’artiste. Affirmant que la dimension symbolique des « objets superposés » était initialement absente de ses préoccupations, il souligne que les seuls soucis de cohérence esthétique et d’efficacité visuelle guident son choix, démarquant ainsi sa position de celle de Marcel Duchamp quant à l’utilisation des objets ready-made. Dans le cas présent, on peut aussi penser à la figure du sculpteur Brancusi, qui considérait que le socle pouvait faire œuvre. La valeur du baril et de la colonne ainsi superposés dépasse largement la valeur esthétique des deux objets pris isolément.
1 Bertrand Lavier par Catherine Francblin, Paris, Flammarion, 1999, p. 54.