Jean-Luc Vilmouth
Odyssée
1983
Œuvre en 3 dimensions, installation
Polystyrène, papier mâché, métal, bois, plastique et teinture bleue
Le 19 avril 1981, Jean-Luc Vilmouth envoie un courrier à la NASA dans lequel il évoque l’idée de placer une œuvre d’art en orbite autour de la terre. Se présentant comme un sculpteur préoccupé par le futur des hommes dans l’espace, il s’inquiète du manque de culture dans le cosmos, qui devient pourtant un lieu de travail et de vie. Un mois plus tard, la réponse du bureau des affaires publiques de la NASA est négative… ce qui ne semble pas décourager l’artiste pour autant. En regardant attentivement les cinq objets d’Odyssée, Jean-Luc Vilmouth semble s’être convaincu que, s’il ne parvenait pas à envoyer des œuvres d’art dans l’espace, il ferait venir du mobilier extraterrestre sur terre. Pour cela, il utilise un procédé dont il est familier depuis la réalisation d’œuvres comme l’X (1978) ou Respiration (1979) où il recouvre des objets de poussière qu’il a poncée au sol ou à même l’objet. Pour Odyssée, des objets manufacturés subissent la même opération de recouvrement qui est exécutée à l’aide d’un mélange de pigment bleu et de papier mâché. Les objets ainsi augmentés entretiennent une vague ressemblance avec les originaux, ce qui trouble le regard. Encore une manière pour l’artiste de « donner à voir une autre présence des choses1 ».
1 Entretien avec Jean-Hubert Martin, dans Jean-Luc Vilmouth. Le bruit des choses, Paris : Jacques Damase éditeur, 1986.