Olivier Nottellet
Juge et partie
2010
Ensemble objets (chaises de bureau standard, caisse en bois, tapis de jeu vert, toise en bois,...) et peintures murales
Dimensions variables
L'œuvre Juge et partie, produite spécialement pour l'IAC, est constituée d'un ensemble de peintures murales et d'objets usuels. On y retrouve également une série de chaises de bureau qui, disposées les unes à côté des autres et contenues dans une caisse ouverte, paraît figurer un jury de tribunal. Le dispositif annonce directement un rapport d'autorité entre cet ensemble central et une peinture murale (devenue) abstraite sur laquelle une toise est disposée (prenant la mesure d'une chaise transfuge ayant quitté son box pour s'approcher du mur peint). Un tapis de jeu vert vient dire l'aléatoire et renvoie alors à la fragilité de la prise de décision. Assez vite le spectateur identifie trois « groupes », celui de la peinture murale, celui des jurés de chaises et celui des murs laissés blancs derrière dans la salle. Une trame se met en place, un environnement questionnant, suffisamment ouvert à l’interprétation. Devant le mur peint – qui s'apparente à une trouée dans la structure du lieu –, cette chaise, froidement soumise au contrôle de la toise, apparaît comme l’éventuel témoin/accusé d’un procès dont on ignore le motif. Le visiteur tient alors une position stratégique dans l’espace d’exposition : corps étranger à ces événements, sa présence fait de lui le spectateur privilégié d’un verdict dont il ne connaîtra rien. Ne sachant ni ce qui se joue, ni s’il est lui même concerné par l’affaire, les seules réponses qui peuvent lui apparaître se situent dans l’apparente remise en cause institutionnelle et dans le décryptage minutieux des éléments assemblés.