Lieux communs - Lyon, Rome, Munich, Budapest...

La série Lieux communs - Lyon, Rome, Munich, Budapest... de Dominique Auerbacher, uniquement composé de clichés en noir et blanc, est une commande de la Mission photographique de la DATAR en 1986 et a pour premier sujet la ville de Lyon. L’artiste choisit d’y répondre en élargissant son champ d’attention, en plus de Lyon, à d’autres métropoles européennes comme Rome, Munich ou Budapest. Elle y développe alors une réflexion sur les « lieux communs », née d’une observation patiente et précise de l’évolution urbanistique de ces villes. Ses photographies révèlent que ces grandes cités urbaines sont en proie à un phénomène d’uniformisation progressive et peut-être inexorable. Omettant sciemment de préciser le lieu de la prise de vue  photographique, Dominique Auerbacher montre que ces villes deviennent peu à peu interchangeables. Malgré la présence d’une femme au premier plan et au centre de la photographie, cette image aurait pu être prélevée indifféremment à Lyon, Munich ou Budapest. Si sa précédente série intitulée Microcosmes (1985) s’intéressait encore à une forme irréductible de singularité propre à certaines villes photographiées (notamment Budapest), celle-ci prend la trajectoire inverse en livrant un constat quelque peu désabusé sur la monotonie des grandes villes européennes. À partir de 1994, elle prolonge sa réflexion et photographie ces « non-lieux » désignés par l’anthropologue et ethnologue français Marc Augé, où la figure humaine est désormais reléguée au second plan des images, voire totalement évacuée.