Bernard Frize

Né en 1954 à Saint-Mandé (France)
Vit et travaille à Paris (France) et Berlin (Allemagne)

Bernard Frize est une des figures majeures de la peinture des quarante dernières années, son œuvre ayant largement contribué au renouvellement du langage de l’abstraction picturale. Son travail a bénéficié d’expositions personnelles dans des institutions telles que la Chisenhale Gallery de Londres (1994), la Kunstverein de St. Gallen (1999), le SMAK de Gand (2002) ou encore le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris (en 1988 et 2003), et figure également dans de nombreuses et prestigieuses collections en Europe et dans le monde. L’absence de données biographiques relatives à sa formation artistique n’est pas innocente chez Bernard Frize, l’artiste s’amusant même à changer au gré des diverses publications sur son travail sa date et son lieu de naissance.
En 2019, le Centre Pompidou, Paris, revisite l’œuvre de Bernard Frize avec l’exposition Sans repentir.

Bernard Frize se fait connaître à la fin des années 1970 avec des toiles peintes selon un principe simple de recouvrement all over dont l’emblématique série des Suite Segond (1980) offre un exemple éclatant. Dans ces tableaux colorés, l’artiste ne « peint » pas, il se contente de recueillir les « peaux » de peinture, cette pellicule séchée à la surface des pots mal refermés et qu’il dispose ensuite aléatoirement à la surface de la toile. Dans les années 1980, l’artiste peint des objets quotidiens, souvent sous la forme de délicates natures mortes (Nature morte au bleu de Delft, 1983). Il décide néanmoins d’abandonner la figuration au milieu des années 1990 au profit d’une abstraction programmatique et processuelle, à savoir que la peinture n’est chez lui que le résultat d’une ou d’un ensemble d’opérations. L’application stricte de procédés de recouvrement de la toile et la mécanisation du geste de l’artiste produisent en retour une absence de subjectivité et d’affect reléguant le peintre davantage à une figure de travailleur que d’artiste, lui-même n’hésitant pas à déléguer la réalisation de certaines œuvres à des assistants. Aussi planifiée soit-elle, la peinture chez Frize n’en cherche pas moins à provoquer le hasard et l’accident, l’essentiel pour lui étant de cultiver une tension entre l’exécution d’un programme et la part d’imprévu ou d’improvisation qui l’accompagne (Jean-Pierre Criqui). Suite au rouleau (1993), Suite automatique (1996), Suite à onze (2007) : on le voit, Bernard Frize fonctionne essentiellement par série. Au sein de chacune d’elles sont inventées de nouvelles procédures pour recouvrir la toile (peindre jusqu’à épuisement de la peinture sur le pinceau pour n’en citer qu’une) tout autant que sont créés de nouveaux et étranges instruments pour l’appliquer (bâton à multiples pinceaux, utilisation du côté et de la tranche de la brosse, etc.). À ce titre, l'artiste et la théoricienne Patricia Falguières ont dénombré plus de cent quatre-vingt catégories pour classer ces opérations-actions constitutives du tableau.

La collection

Bernard Frize

DCAB

1994

La collection

Bernard Frize

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imprimé le 21 novembre 2024 [15:17] depuis l'adresse IP : 3.145.59.89
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