Né en 1960 à Lyon (France)
Vit et travaille à Bruxelles (Belgique)
Dès 1980, à l’âge de vingt ans, Jean-Lucien Guillaume cherche un possible dépassement de la peinture – qu’il pratique depuis l’âge de treize ans – et se tourne vers la photographie, la performance et les installations. Sa pratique s’organise autour de concept-clés, comme autant de séries où l’artiste s’emploie à renouveler les critères de définition de la peinture et questionner la notion de représentation dans l’art. Dès lors, il emprunte à l’univers de la bureautique l’utilisation du photocopieur, séduit par ses propriétés de reproduction mécanique et son rendu lisse et froid. Après diverses études de matière, il retient la paille industrielle comme motif exclusif, un matériau constitué de fibre de bois souvent utilisé pour l'emballage et le transport d'objets précieux ou fragiles comme les œuvres d'art.
En 1981 (année où Bertrand Lavier commence sa série des « objets peints »), Jean-Lucien Guillaume invente le concept de T.A.O (soit la Taxidermie Appliquée à l'Objet) qui considère l’objet comme une surface à recouvrir, les photocopies devenant dès lors une sorte de film ou de tissu venant dissimuler l’objet comme pour mieux en annihiler la fonction première. Il intitule la série d’objets camouflés (table, chaise, T.V, grille-pain, valise, etc.) « Still Life », dont Still Life, the Fridge (1983) demeure l’exemple le plus marquant, sujet également d’une installation vidéo en 1984. Il crée ensuite le concept de MODUL’ART en 1986, qui se compose d’un ensemble de quatre formes géométriques élémentaires (carré, quart de cercle, triangle isocèle rectangle, rectangle) et qui lui offre ainsi une infinité de possibilités combinatoires se déclinant sous la forme de constructions purement géométriques, de figures, de pictogrammes, de lettres ou de mots génériques (par exemple Censure de 1988).
Après l’obtention de son diplôme à l’École Nationale des Beaux-Arts de Lyon en 1987, cette série continue de l’occuper plusieurs années durant lesquelles son atelier à Lyon est détruit par les flammes, épisode douloureux qui le conduit à s’installer un temps à Berlin. Après avoir mis sa pratique artistique entre parenthèses pendant deux années, il décide de partir s’installer à Bruxelles à partir de 1996. Ses activités sont dès lors très liées au quartier réputé difficile d’Anneessens où il réside. Si son action est toujours artistique et culturelle, elle s’inscrit désormais dans la vie citoyenne et démocratique de la ville de Bruxelles où l’artiste cherche à revaloriser et revitaliser certaines zones défavorisées par le biais d’événements artistiques et l’implication de leurs habitants, notamment grâce à son association BENEFLUX qui propose des « parcours urbains lumineux ».
Jean-Lucien Guillaume a bénéficié de nombreuses expositions à Lyon et dans sa région, comme en 1994 avec Varium et Mutabile au Nouveau Musée de Villeurbanne, ainsi que de nombreuses participations à des expositions collectives dans le monde. Depuis 2012, il travaille notamment à un ensemble de photographies, Endless.