Georges Rousse

Né en 1947 à Paris (France)
Vit et travaille à Paris

George Rousse est un artiste français dont le travail, éminemment reconnaissable, se situe à la lisière entre la photographie, la peinture et l’œuvre in situ. Depuis les années 1980, sa pratique lui fait investir des bâtiments souvent abandonnés pour y établir des œuvres picturales éphémères que seule la photographie permet de restituer. Son travail a été notamment exposé au Centre Georges Pompidou à Paris, au Musée Guggenheim de New York ainsi que lors des Biennales de Venise et de Paris.
En 2019, ont été présentées les expositions personnelles Polygones au Musée Dobrée à Nantes et Utopie et Métamorphoses au Musée Regards de Provence à Marseille, puis début 2020 Le Temps Retrouvé au Ludwig Museum à Coblence en Allemagne. En 2018-2019, Georges Rousse a participé aux expositions collectives Catastrophe and the Power of Art au Mori Art Museum à Tokyo au Japon et à la Biennale de Kochi-Muziris en Inde.

Alors étudiant en médecine à Nice, Georges Rousse s’intéresse à la photographie et décide d’apprendre chez un professionnel les techniques de prise de vue et de tirage. Dans un premier temps photographe pour ses loisirs, il crée rapidement son studio de photographie d’architecture et pour la publicité. Au début des années 1980, il photographie des lieux voués à la démolition en les peuplant de figures humaines qu’il a lui-même peintes. Entrepôt, Vichy (1982), par exemple, est un cliché pris en contre-plongée d’une cage d’escalier où des figures colorées s’animent sur les murs et le plafond, tout en semblant être sur le même plan. Ce n’est qu’à partir de 1984 que l’artiste établit le vocabulaire abstrait qui l’a désormais rendu identifiable.
Dès lors, ce sont des formes géométriques souvent simples (ronds, carrés, etc.) qui sont peintes sur les surfaces décrépies de bâtiments à l’abandon. Fortement marqué par le Carré noir sur fond blanc (1913-1915) de Malevitch et la pratique du Land Art, George Rousse crée ses formes en fonction d’un point de vue final qui sera celui de l’objectif photographique. Réparti sur les différentes parois de l'espace, le dessin opère une annulation de sa profondeur réelle pour mieux lui substituer la frontalité d'une forme géométrique. Ainsi, par un effet de trompe-l’œil et d’anamorphose très maîtrisés, il bouleverse notre perception de l’espace. Cette pratique conduit à ce que son atelier devienne mobile, s’installant temporairement de Calcutta à Bordeaux, de Montréal à Tokyo, pour intervenir sur des lieux abandonnés ou en voie de démolition. Aux formes et couleurs simples des débuts comme le cercle (Montréal, 1985) viennent s’ajouter au fil du temps des effets de matières (Lyon, 1996) et des combinaisons plus complexes comme le damier multicolore de Sargadelos (2001).

En 2004, dans un entretien avec Philippe Piguet, Georges Rousse parle de ce premier engagement sur la scène artistique contemporaine en ces termes :
« C'est surtout une tentative pour moi de devenir peintre. De repousser la photo en y introduisant des personnages peints sur toutes sortes de supports, notamment sur les murs dans des lieux abandonnés. Très vite, je me suis rendu compte que, si j'adore la peinture, pour moi, elle n'était qu'un simple moyen. Mon support, c'est le mur. L'expérience du rapport entre la figure peinte et l'espace, puis de cette relation de la photo au sujet peint, c'était juste l'histoire d'une époque1 ».

Plus tard, le travail de Georges Rousse vient à intégrer le langage sous la forme de mots disposés dans l’espace (par exemple le mot « light » dans Harlem, 2007) et même une forme de mobilier architectural dans des compositions (Sabourin, 2009), brouillant encore davantage la frontière entre espace réel du lieu et espace fictif de la photographie.

La collection

Georges Rousse

Sans titre (Villeurbanne)

1982

La collection

Georges Rousse

Sans titre (Villeurbanne)

1982

La collection

Georges Rousse

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imprimé le 23 novembre 2024 [10:40] depuis l'adresse IP : 18.216.99.18
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