Née en 1991 à Mende (France)
Vit et travaille à Berlin (Allemagne)
Diplômée de l’Ensba de Lyon en 2014 avec les félicitations du jury, Anaëlle Vanel utilise la photographie pour interroger l'histoire, toujours abordée par la marge. L’ensemble de ses photographies, prises à l’argentique, fonctionne comme un seul corpus qu'elle complète au fur et à mesure. Les objets qu’elle photographie sont issus de recherches de terrain. Au cours d'un parcours à la géographie étendue, on retrouve des figures politiques, littéraires et artistiques en équilibre sur le fil du temps, prêts à le faire sortir de ses gonds. Alors ont lieu des changements de focales entre l’échelle historique et celle de trajectoires individuelles. Cette pratique se double d’un travail d’écriture : chaque photographie est accompagnée d’un texte, qui est reporté sur le mur à côté d’elle. L’image naît de leur mise en rapport ; le sens s’installe dans l’interstice.
En 2016, Anaëlle Vanel participe au dispositif Galeries Nomades organisé par l’IAC en partenariat avec l’ADÉRA et expose à la MAC (Maison des Arts Contemporains) de Pérouges. Dans l’édition qui accompagne l’exposition personnelle de l’artiste Restait l’inexplicable rocher, la romancière Jakuta Alikavazovic écrit qu’ « il est avéré désormais que la photographie est facteur d’érosion. Que le regard est facteur d’érosion1 ». Anaëlle Vanel tente de conjurer cette dissolution de l’objet regardé en conservant à ses sujets leur profondeur et leur « hors-champ ». Chaque image est ancrée dans un récit qui la dépasse ; l’objet photographié a sa propre histoire, qui n’est jamais entièrement donnée par l’image. C’est alors au spectateur de déchiffrer ces images et de leur donner un sens, à chacune prise individuellement mais également dans le passage de l’une à l’autre au sein de l’ensemble qu’elles forment.
En 2019, suite à une résidence et en partenariat avec La Fabrique des Colombes sur le territoire de Forez Est (Loire), Anaëlle Vanel présente son travail au collège Michel de Montaigne à Balbigny.
1 Jakuta Alikavazovic, « Sur quelques photographies d’Anaëlle Vanel et sur quelques mauvaises herbes », in : Anaëlle Vanel : Restait l’inexplicable rocher. Villeurbanne : Institut d’art contemporain ; Lyon : Adéra, 2017. Édition numérique (http://i-ac.eu/fr/editions/42_monographies/2017/201_RESTAIT-L-INEXPLICABLE-ROCHER)