Activation de l'œuvre « Passarada » (2018-2021), Clarissa Baumann

Exposition "Rituel·le·s" en ligne

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Activation de l'œuvre Passarada (2018) de Clarissa Baumann - Avec la collaboration de Kidows Kim et Olavo Vianna.
Filmée le 5 février dernier à l'IAC par Frédérique Vivet.

Activation de l'œuvre de Clarissa Baumann "Passarada" (2018) from Institut d'art contemporain on Vimeo.

« Au commencement, les hommes ne parlaient pas. Aucun animal ne parlait, hormis les oiseaux. Il y avait un sac rempli de mots, sous la garde de l’andua. C’est alors qu’est apparu un garçon avec un seul bras, une seule jambe et seulement la moitié de la tête. Le garçon a volé le sac de mots, il l’a ouvert et tous ces mots, il les a mis dans la bouche. Le lendemain matin, au réveil, il était devenu une personne toute entière, mais moitié garçon, moitié fille. En outre, il parlait, et sa langue était agile et harmonieuse comme celle des oiseaux. » Sélection de contes, proverbes et devinettes umbumdu, extrait du livre Milagrário Pessoal, de José Eduardo Agualusa, 2010

Passarada est une performance librement inspirée du roman Milagrário Pessoal de l'auteur José Eduardo Agualusa. Lors qu'une série de néologismes fantastiques commence à bouleverser la langue portugaise, deux linguistes partent en quête de leur possible origine - des mots qui auraient été volés à la langue des oiseaux, selon un manuscrit datant du XVIIe siècle.

Le mot Passarada n’est pas synonyme de passé, mais d'une bande d’oiseaux qui passent. Passarada est un mot qui contient le son du passage, du pas et de l’oiseau , mais aussi des  interstices et des attentions soutenues, suspendues dans le temps.

Circulant, assis, accroupis, allongés ou presque immobiles et immergés dans des longues pauses, trois corps établissent un dialogue de souffles à l'intérieur de l'espace d'exposition en activant des appeaux artisanaux de différentes espèces d'oiseaux. De la manipulation de ces objets émerge un vocabulaire hybride entre mains et postures qui dissimulent les sources du son et composent avec l'acoustique environnante, tandis que le souffle se transforme continuellement en chant d'oiseau, chuchotements, bribes de musique, sirène, rire, cri aigu, répétition machinal…

S'esquisse ainsi dans la durée un paysage sonore où les corps cohabitent avec l'architecture et les sons pour brouiller les frontières entre espace intérieur et extérieur, sons et postures humains et non-humaines, sans jamais se fixer dans une forme achevée.

Originellement envisagée sur la forme de plusieurs activations ponctuelles au long d'une journée dans l'espace d'exposition, la performance Passarada a été adaptée dans le but de permettre un partage avec le public dans le contexte sanitaire actuel.

Texte de Clarissa Baumann.
IAC → ÉVÉNEMENTS → Activation de l'œuvre « Passarada » (2018-2021), Clarissa Baumann
i-ac.eu/fr/RDV-satellites_2021/312_activation-de-l-oeuvre-passarada-2018-2021-clarissa-baumann
imprimé le 23 novembre 2024 [10:50] depuis l'adresse IP : 3.143.203.129
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