Guillaume Leblon
Jeune poisson
2014
Poisson en résine et système électrique avec interrupteur, sur plaque de plexiglas
Longueur poisson 30 cm, format plaque de plexiglas 75 x 50 cm
Multiple réalisé en 11 exemplaires + 5 épreuves d'artiste, en décembre 2014 à Paris, et produit par les Amis de l'Institut d'art contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes
Prix public : 3 040 euros
Prix Amis : 960 euros
Épuisé
Le poisson en résine est déjà apparu dans des œuvres antérieures de Guillaume Leblon et dans différentes expositions de l’artiste, où il pouvait avoir une présence discrète au sein d’environnements plus imposants.
La référence ouverte au vivant, à l’animal et au monde aquatique, est une donnée récurrente du travail de Guillaume Leblon, qui se conjugue avec une notion de latence, un rapport au temps, également très présents dans sa démarche. À la fois translucide par son matériau et luminescent grâce à la diode rouge incluse dans la résine, cet objet étrange, magnétique, peut se voir comme une enseigne, une invitation à regarder, à s’orienter. Invitation d’autant plus réelle qu’un interrupteur permet de déclencher librement le clignotement lumineux. La présentation du poisson sur un fond en plexiglas permet en outre de réfléchir cette lumière.
Guillaume Leblon s’est inspiré de sa lecture du texte de David Foster Wallace, This is water, transcription du discours que fit ce dernier devant les diplômés de Kenyon College en 2005. Auteur américain très important pour l’artiste, David Foster Wallace (1962-2008) débute son texte par une parabole, l’histoire de deux jeunes poissons en train de nager, qui croisent un poisson plus âgé qui leur dit : « Salut les garçons, elle est bonne, l’eau ? ». Les deux jeunes poissons nagent encore un moment, puis l’un des deux demande à l’autre : « Tu sais ce que c’est, toi, l’eau ? ». Une fable sur la difficulté à voir les réalités les plus importantes et les plus évidentes. Suit un texte sobre, vivant, sincère et d’une profonde humanité, sur la question de la liberté individuelle, du respect de l’autre et du sens à donner à nos expériences de vie, face aux contraintes de la vie adulte, aux certitudes aveugles, aux réflexes consuméristes et aux conditionnements de la pensée.
Jeune poisson de Guillaume Leblon agit comme un objet puissamment allégorique, et se pose, avec la diode en son sein, comme un cœur battant, une conscience en éveil.