Prêt de l'œuvre de la Collection IAC, Villeurbanne/Rhône-Alpes :
Rajak Ohanian, A Chicago #1, 2004
Rajak Ohanian, A Chicago #1, 2004
"En 1987, Rajak Ohanian découvre, impressionné, la ville de Chicago : « J’ai commencé à photographier les gratte-ciels, leur verticalité qui vous mord les yeux ». Mais rapidement, l’artiste décide de renverser le point de vue des conventionnelles photographies en contre plongée. Pendant deux années, depuis le mythique Sullivan Center — symbole mondial de la modernité architecturale — il accorde son appareil photographique à la rythmique urbaine, à hauteurs variables des différents étages du building, évacuant tout repère anecdotique.
Ici et maintenant A Chicago, au cœur de cette métropole iconique et en même temps ailleurs. A Chicago devient territoire d’intersections et de croisements, un lieu générique et universel, une scène cadencée de passages et de cadrages. Réglé sur le tempo de la ville, Rajak Ohanian déclenche aux moments opportuns pour inscrire dans chaque « case », l’imprévisible entrée dans le cadre des passants anonymes : figurants malgré eux, empreintes fugitives d’une composition photographique interprétée en orchestrant le hasard. « C’est l’idée d’une organisation qui suscite le déclenchement » souligne-t-il. Les distances variables, les points de vue multiples sont précisément ajustés, répétés et rejoués comme un thème musical à partir du Point Zéro, la première Photographie de la série, première étude des variations A Chicago.
Chaque Photographie de la série — ainsi titrée par Rajak Ohanian — rassemble la suite chronologique des 36 instantanés du film photosensibilisé sur un laps de temps limité. Dans chaque Photographie se développent de nouvelles directions et perspectives visuelles. Mais selon un même protocole, les planches révèlent agrandis les contacts positifs des séquences des 36 poses latentes, « pour sortir du format traditionnel de la photographie ».
Exposée dans sa totalité, la pellicule Kodak TX 5063 dévoile l’intimité de la partition argentique – matérialité photographique « anténumérique » aujourd’hui explorée de manière expérimentale dans les pratiques artistiques contemporaines. La « bande passante » syncopée en 6 registres de 6 prises de vue crée une rigoureuse structure orthonormée numérotée. À la mesure de cette géométrie d’ensemble, s’accorde en fractions photographiques le phrasé rythmique des patterns urbains et les ombres des passants étirées en motifs. Si le processus photographique compose avec l’improvisation, aucune fausse note n’est tolérée, « sous peine d’enlever immédiatement le film et de tout recommencer ». Ainsi, des deux années d’étude sur le motif, seulement 16 Photographies seront in fine retenues de Chicago.
De manière inédite à la galerie Ceysson & Bénétière de Saint-Étienne, trois variations de formats de la série A Chicago sont réunies. À partir du monumental Point Zéro, se déplient ces trames de l’imprévu." Anne Fontaine, janvier 2023
Ici et maintenant A Chicago, au cœur de cette métropole iconique et en même temps ailleurs. A Chicago devient territoire d’intersections et de croisements, un lieu générique et universel, une scène cadencée de passages et de cadrages. Réglé sur le tempo de la ville, Rajak Ohanian déclenche aux moments opportuns pour inscrire dans chaque « case », l’imprévisible entrée dans le cadre des passants anonymes : figurants malgré eux, empreintes fugitives d’une composition photographique interprétée en orchestrant le hasard. « C’est l’idée d’une organisation qui suscite le déclenchement » souligne-t-il. Les distances variables, les points de vue multiples sont précisément ajustés, répétés et rejoués comme un thème musical à partir du Point Zéro, la première Photographie de la série, première étude des variations A Chicago.
Chaque Photographie de la série — ainsi titrée par Rajak Ohanian — rassemble la suite chronologique des 36 instantanés du film photosensibilisé sur un laps de temps limité. Dans chaque Photographie se développent de nouvelles directions et perspectives visuelles. Mais selon un même protocole, les planches révèlent agrandis les contacts positifs des séquences des 36 poses latentes, « pour sortir du format traditionnel de la photographie ».
Exposée dans sa totalité, la pellicule Kodak TX 5063 dévoile l’intimité de la partition argentique – matérialité photographique « anténumérique » aujourd’hui explorée de manière expérimentale dans les pratiques artistiques contemporaines. La « bande passante » syncopée en 6 registres de 6 prises de vue crée une rigoureuse structure orthonormée numérotée. À la mesure de cette géométrie d’ensemble, s’accorde en fractions photographiques le phrasé rythmique des patterns urbains et les ombres des passants étirées en motifs. Si le processus photographique compose avec l’improvisation, aucune fausse note n’est tolérée, « sous peine d’enlever immédiatement le film et de tout recommencer ». Ainsi, des deux années d’étude sur le motif, seulement 16 Photographies seront in fine retenues de Chicago.
De manière inédite à la galerie Ceysson & Bénétière de Saint-Étienne, trois variations de formats de la série A Chicago sont réunies. À partir du monumental Point Zéro, se déplient ces trames de l’imprévu." Anne Fontaine, janvier 2023