Depuis sa création en 2009, le Laboratoire espace cerveau, initié par l’artiste Ann Veronica Janssens et Nathalie Ergino, directrice de l’Institut d’art contemporain, interroge, à partir du champ des expérimentations artistiques, les recherches pratiques et théoriques permettant de lier espace, temps, corps et cerveau.
Transdisciplinaire, ce projet rassemble les réflexions et les expériences d’artistes avec celles de chercheurs en sciences physiques et humaines (anthropologues, astrophysiciens, historiens de l’art, neurophysiologistes), traversant tout autant les avancées des neurosciences, de l’astrophysique, que les pratiques de l’hypnose et du chamanisme…
Transdisciplinaire, ce projet rassemble les réflexions et les expériences d’artistes avec celles de chercheurs en sciences physiques et humaines (anthropologues, astrophysiciens, historiens de l’art, neurophysiologistes), traversant tout autant les avancées des neurosciences, de l’astrophysique, que les pratiques de l’hypnose et du chamanisme…
En vue d’amorcer à l’automne prochain un nouveau cycle de recherche à partir de la Station (1)0, le Laboratoire espace cerveau effectue cet été un retour sur les différentes recherches menées de 2009 à 2014. Unités d’exploration, les stations du Laboratoire espace cerveau se constituent de journées d’études en regard d’œuvres à l’étude, qu’elles se déroulent in situ, ou ex situ, comme au Centre Pompidou-Metz en 2012.
Dès son origine, le Laboratoire prend appui sur l’espace même, d’une part comme possible vecteur du fait artistique, d’autre part comme extension de l’œil, du cerveau, du corps, jusqu’au cosmos. Comment appréhender un monde dont notre conception de l’espace a basculé, depuis la relativité générale et plus récemment la physique quantique, d’une vision euclidienne vers un espace encore indéterminé ? Le Laboratoire propose ainsi de rassembler différentes recherches à partir de la dimension phénoménologique de propositions artistiques spécifiques. Au-delà des travaux optico-cinétiques des années 1950-60, le principe du Flicker (ou clignotement lumineux) est ici plutôt envisagé sous l’angle d’un Brion Gysin avec sa Dreamachine tant pour sa dimension créative que pour l’aspect d’interrelations qu’elle suggère.
Ce dépassement de la perception visuelle s’exacerbe avec les brumes colorées d’Ann Veronica Janssens, espaces de lumière immersifs à même de provoquer une expérience corporelle globale, telle une expérience de l’infini que l’on pourrait « toucher ».
Quant à Matt Mullican, c’est par la pratique de l’hypnose qu’il aborde la dimension cosmique de l’environnement, ce qui l’amène à créer sa propre cosmologie.
À partir du champ artistique, les différentes contributions de ces neuf stations se sont donc penchées sur les mécanismes de la perception, qu’il s’agisse de spatialisation, de perte de repères, ou d’états modifiés de la conscience. Fortes des dernières avancées neuroscientifiques et astrophysiques, ainsi que des réflexions anthropologiques ou philosophiques, elles ont notamment abordé les notions de corps en acte, de proprioception, de topokinesthésie, ou d’empathie. Une redéfinition de notre relation à l’espace, une expérience sensible et dynamique du monde et de nouveaux modes d’approches se sont ainsi dégagés, désarçonnant les oppositions traditionnelles corps / esprit, homme / monde, conscience / inconscient, matériel / immatériel, rationalité / intuition…
Avec les œuvres de Gianni Colombo et de Paul Sharits, le Laboratoire revisite « en acte » des questions abordées au cours des différentes stations. Gianni Colombo crée des espaces qui visent à déconstruire l’espace, en perturbant le centre de gravité du visiteur et en le déséquilibrant aussi à l’aide de dispositifs lumineux et mobiles. Renforçant l’acuité corporelle, les variations et l’élasticité des univers de Colombo créent l’impression d’un espace en expansion.
Les films de Paul Sharits, tels des événements de lumière colorée, amplifient les purs effets visuels au point de susciter des espaces immersifs. L’impact sur la rétine de la succession des photogrammes crée un volume virtuel en pulsation. Cet « expanded cinema» substitue à l’illusion de l’image la présence sensorielle de la projection.
À partir de la station (1)0, le Laboratoire espace cerveau propose de s’appuyer sur une perception « élargie » et sur la prise en compte des interrelations de l’homme et de son environnement, de son rapport à la Terre et au Cosmos. Au regard d’une civilisation qui provoque le morcellement croissant de l’humain dans une conception cependant toujours dualiste, le laboratoire entend explorer les récentes recherches en astrophysique, en astrobiologie, en anthropologie… en les croisant avec celles des artistes, et interroger aujourd’hui les notions d’homme-monde, de corps élargi à l’échelle de l’univers. De la perception à la fusion, de l’immersion à l’osmose… N.E.
Dès son origine, le Laboratoire prend appui sur l’espace même, d’une part comme possible vecteur du fait artistique, d’autre part comme extension de l’œil, du cerveau, du corps, jusqu’au cosmos. Comment appréhender un monde dont notre conception de l’espace a basculé, depuis la relativité générale et plus récemment la physique quantique, d’une vision euclidienne vers un espace encore indéterminé ? Le Laboratoire propose ainsi de rassembler différentes recherches à partir de la dimension phénoménologique de propositions artistiques spécifiques. Au-delà des travaux optico-cinétiques des années 1950-60, le principe du Flicker (ou clignotement lumineux) est ici plutôt envisagé sous l’angle d’un Brion Gysin avec sa Dreamachine tant pour sa dimension créative que pour l’aspect d’interrelations qu’elle suggère.
Ce dépassement de la perception visuelle s’exacerbe avec les brumes colorées d’Ann Veronica Janssens, espaces de lumière immersifs à même de provoquer une expérience corporelle globale, telle une expérience de l’infini que l’on pourrait « toucher ».
Quant à Matt Mullican, c’est par la pratique de l’hypnose qu’il aborde la dimension cosmique de l’environnement, ce qui l’amène à créer sa propre cosmologie.
À partir du champ artistique, les différentes contributions de ces neuf stations se sont donc penchées sur les mécanismes de la perception, qu’il s’agisse de spatialisation, de perte de repères, ou d’états modifiés de la conscience. Fortes des dernières avancées neuroscientifiques et astrophysiques, ainsi que des réflexions anthropologiques ou philosophiques, elles ont notamment abordé les notions de corps en acte, de proprioception, de topokinesthésie, ou d’empathie. Une redéfinition de notre relation à l’espace, une expérience sensible et dynamique du monde et de nouveaux modes d’approches se sont ainsi dégagés, désarçonnant les oppositions traditionnelles corps / esprit, homme / monde, conscience / inconscient, matériel / immatériel, rationalité / intuition…
Avec les œuvres de Gianni Colombo et de Paul Sharits, le Laboratoire revisite « en acte » des questions abordées au cours des différentes stations. Gianni Colombo crée des espaces qui visent à déconstruire l’espace, en perturbant le centre de gravité du visiteur et en le déséquilibrant aussi à l’aide de dispositifs lumineux et mobiles. Renforçant l’acuité corporelle, les variations et l’élasticité des univers de Colombo créent l’impression d’un espace en expansion.
Les films de Paul Sharits, tels des événements de lumière colorée, amplifient les purs effets visuels au point de susciter des espaces immersifs. L’impact sur la rétine de la succession des photogrammes crée un volume virtuel en pulsation. Cet « expanded cinema» substitue à l’illusion de l’image la présence sensorielle de la projection.
À partir de la station (1)0, le Laboratoire espace cerveau propose de s’appuyer sur une perception « élargie » et sur la prise en compte des interrelations de l’homme et de son environnement, de son rapport à la Terre et au Cosmos. Au regard d’une civilisation qui provoque le morcellement croissant de l’humain dans une conception cependant toujours dualiste, le laboratoire entend explorer les récentes recherches en astrophysique, en astrobiologie, en anthropologie… en les croisant avec celles des artistes, et interroger aujourd’hui les notions d’homme-monde, de corps élargi à l’échelle de l’univers. De la perception à la fusion, de l’immersion à l’osmose… N.E.