Bernard Bazile

Les enseignes

1991

Installation
4 enseignes lumineuses clignotantes : Clef bleue, Assafir, Lunettes oranges, Tabac
Plexiglas, métal, câbles éléctriques, néons

Bernard Bazile s’intéresse particulièrement à la perception tactile et visuelle et s’interroge sur la manière dont notre acuité est stimulée, « afin de maintenir l’adhérence au réel ». Accordant plus d’importance à l’individu qu’à la société qui le domine, il emploie volontairement des formes, matières et couleurs choisies pour leur caractère familier, pour la dimension commune, publique, de la réception des œuvres. Ainsi, ses œuvres ont-elles souvent un côté « manifeste », établissant une relation immédiate entre la sphère artistique et le monde quotidien.
Les Enseignes de Bernard Bazile sont tout à fait représentatives de sa démarche orientée vers une réception commune, avec des formes usuelles renvoyant à nos modes de représentation. La relation immédiate qu’il entend créer entre la sphère artistique et le monde quotidien est ici exemplaire : la forme et le matériau sont choisis par rapport à l’expérience que chacun peut en faire dans sa vie ordinaire.
Correspondant à l’imaginaire urbain, Les Enseignes de Bazile suscitent à la fois une perception immédiate et une lecture symbolique. Associée au sens de la vue, la paire de lunettes se veut une figure emblématique valant comme mode d’emploi : à utiliser comme « un instrument d’optique rendant perceptible le réel », ceci pour bien sûr dépasser, voire évacuer, le niveau de la contemplation.
La carotte de bureau de tabac est associée au sens de l’odorat, sens qui, pour Bazile, a un pouvoir fortement évocateur et a la particularité de n’avoir pas de contour.
L’enseigne du restaurant arabe est liée au goût, toujours selon cet éventail des différents sens qui ont leur importance dans notre appréhension du réel.
Enfin, la clef du serrurier symbolise l’ouverture : « La clef est là, donnée à tout le monde, je ne veux pas que l’artiste paraisse le possesseur du sens. Par rapport au petit commerce de l’art, ces enseignes indiquent sans doute ma volonté de travailler tout commerce ».

→ Bernard Bazile

© Blaide Adilon © Bernard Bazile

Bernard Bazile, Les Enseignes, 1991
Vue de l’exposition Yes, we don’t, du 20 mai au 14 août 2011, Institut d’art contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes. © Blaide Adilon © Bernard Bazile

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