Gillian Wearing

Née en 1963 à Birmingham (ROYAUME-UNI)
Vit et travaille à Londres (ROYAUME-UNI)

Après des études à la Chelsea School of Art de Londres et au Goldsmiths College entre 1985 et 1990, Gillian Wearing se fait connaître par une œuvre critique de la photographie documentaire intitulée Signs That Say What You Want Them to Say and Not Signs That Say What Someone Else Wants You to Say (1992–93). L’artiste demande à des personnes rencontrées au hasard dans la rue d’inscrire un message sur une pancarte, avant de les photographier. À travers cette centaine de clichés d’anonymes, elle cherche à désamorcer le présupposé éthique d’objectivité en affirmant que celle-ci n’est jamais qu’une construction du photographe. Pour l'artiste, il s’agit d’en finir avec l’exploitation du sujet photographié, et de lui redonner enfin la parole et le pouvoir.
Associé à la génération des Young British Artists, le travail de Gillian Wearing a été exposé dans de prestigieuses institutions comme le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, l'Institute for Contemporary Art de Philadelphie, le Museum of Contemporary Art de Chicago mais aussi notamment à Londres et Milan.
Le Guggenheim Museum à New York prévoit une grande exposition rétrospective de Gillian Wearing, Wearing Masks, de novembre 2021 à avril 2022. Elle couvrira les trois décennies de carrière de l’artiste et donnera lieu à la publication d’une monographie.

Au moyen de photographies ou de films vidéo, Gillian Wearing transforme le banal anonymat d’une existence urbaine en une documentation des comportements privés et sociaux. Davantage intéressée par les gens que par leur quotidien, l’artiste travaille à réactualiser la notion de portrait. En outre, elle estime que ses œuvres sont plus proches des documentaires télévisuels et des reportages journalistiques que de l’art. Brouillant sans cesse les frontières de la fiction et de la réalité, elle entame à partir de 2003 la série des Self Portraits As, où elle se masque sous l’apparence des membres de sa famille, thème qu’elle prolonge aussi dans la vidéo Family History (2006) qui s'inspire des feuilletons anglais des années 1970.

Abordant les tragédies de la vie quotidienne, les situations de crise, les états traumatiques et les troubles psychologiques, Gillian Wearing s’inscrit dans une longue tradition iconographique et littéraire de Goya à Zola, en passant par Dickens. Fascinée par le spectacle de la nature humaine, elle s’emploie à explorer les liens qui unissent certaines personnes. Dans Sacha and Mum (1996), vidéo pour laquelle elle obtient le Turner Prize en 1997, elle filme avec intensité les relations (fictionnelles) d’une mère et sa fille, alternant moments de violence difficilement soutenables et instants de tendresse.
Gillian Wearing cherche aussi à démonter les mécanismes de la publicité et leurs effets, par exemple avec l’œuvre I’d Like to Teach the World to Sing [J’aimerais apprendre à chanter au monde entier].
L’attention portée par l’artiste à l’être, à l’humanité, son intérêt pour des portraits de personnes marginalisées, et son aspiration à l’universel, la rapprochent notamment de Diane Arbus, photographe américaine des années 1940-60, dont elle revendique volontiers l’influence.

La collection

Gillian Wearing

I'd Like to Teach the World to Sing

1995

La collection

Gillian Wearing

My Favourite Track

1994

La collection

Gillian Wearing

Dancing in Peckham

1994

La collection

Gillian Wearing

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de la collection en ligne
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i-ac.eu/fr/artistes/243_gillian-wearing
imprimé le 18 avril 2024 [22:22] depuis l'adresse IP : 3.141.47.221
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